Alors que Didier Deschamps annoncera aujourd'hui sa prochaine liste pour les trois matchs de juin contre le Paraguay (le 2), la Suède (le 9) et l'Angleterre (le 13), l'attaquant du Real Madrid a choisi son moment pour dire ce qu'il avait sur le coeur. Dans un entretien accordé à l'Equipe, Karim Benzema a dit ses vérités. L'affaire de la sextape, son envie de revenir avec les Bleus, sa relation avec Valbuena, Deschamps ou encore Emmanuel Macron, le nouveau président de la République, l'attaquant du Real Madrid s'est expliqué longuement. Karim Benzema a encore des choses à dire. Et il l'a fait savoir dans un entretien fleuve accordé à L'Equipe. Plus appelé depuis le scandale de l'affaire de la sextape, Karim Benzema a fêté sa dernière cape (la 81e) le 8 octobre 2015 contre l'Arménie. L'international tricolore n'a pas fait une croix sur la sélection. «Sportivement, je suis quasiment au maximum. Ça me ferait vraiment plaisir de revenir en Bleu. J'irai toujours en équipe de France avec la même motivation. (...) Je reste le meilleur buteur et le meilleur passeur en activité des Bleus. (...) Ce serait bien de me donner des explications. Si c'est pour le foot, c'est pour le foot. Si c'est pour autre chose, c'est pour autre chose. Mais qu'on me le dise en face, dans les yeux.» Depuis son interview dans Marca où il avait indiqué que Didier Deschamps avait «cédé à une partie raciste de la France» lors de sa non-convocation lors de l'Euro 2016, Karim Benzema et Didier Deschamps ne sont pas en contact. Le sélectionneur tricolore évite le sujet, mais le Madrilène veut une explication. «Je ne veux d'explications de personne, de personne d'autre à part le sélectionneur. Les autres disent que je suis sélectionnable, sauf lui. C'est vrai que ce serait plus facile aujourd'hui de dire: j'arrête. De dire ça parce que j'en ai assez vu et entendu! Ça arrangerait aussi beaucoup de monde que je prenne cette décision.» Karim Benzema n'avait pas été tendre lors de ses dernières prises de parole sur Mathieu Valbuena, victime d'un chantage à la sextape. L'attaquant du Real est soupçonné d'avoir joué un rôle d'intermédiaire dans cette histoire. Le buteur fulmine: «C'est une grande mascarade! (...) Tout est parti de son histoire. On ne sait pas la vérité. En plus, quand je l'entends dire maintenant qu'il est prêt à rejouer avec moi, qu'il ne m'en veut pas... Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas chez lui! A l'entendre au départ, je suis une racaille, je l'ai menacé, je lui ai fait peur, tout ce que tu peux inventer... Et là, il veut rejouer avec moi! (...) Il a pété les plombs ou quoi! (...) Mais il faut qu'il arrête ses conneries! Et je ne sais pas pourquoi il continue de parler de moi, déjà. (...) Il faut vraiment qu'il arrête d'inventer. Il me rend fou à continuer de mentir! Tout ça vient de lui, cette affaire de sextape. Il avait juste à dire la vérité sur ce qui s'est vraiment passé. Derrière, il n'y aurait pas eu tout ça.» Avant l'Euro 2016, Manuel Valls, Premier ministre de l'époque, avait pris position sur le cas Benzema en indiquant qu'il ne devait pas disputer la compétition. Une polémique avait éclaté et l'ancien président de la République, François Hollande, était intervenu pour remettre tout le monde à sa place. L'attaquant formé à Lyon en garde un souvenir très amer. «Quand ton nom est cité par le Premier ministre, puis par le président de la République, ça devient compliqué (...) Ce sont des moments durs. Mais j'ai déjà connu des passages comme ça, où rien n'a été facile pour moi. Mais après, quand on veut t'abattre... J'ai l'impression qu'on prend mon nom, qu'on le manipule dans tous les sens pour d'autres raisons que le foot et qu'on me fait passer pour quelqu'un que je ne suis pas». Le jour où Emmanuel Macron avait été élu président de la République le 7 mai dernier, Karim Benzema avait adressé un message de félicitations au nouveau chef de l'état. Et ce n'était pas anodin car l'attaquant du Real connaît le politicien. «Je le connais. Je l'ai déjà vu trois ou quatre fois. On a mangé ensemble. C'est un fan de foot. On a échangé. On est ensuite restés un peu en contact par messages».