«Le chanteur a fait voyager son public dans l'époque juvénile.» En poursuivant sa tournée nationale, organisée par MAS production, le chanteur kabyle, Farid Ferragui, après avoir fait le plein dans les villes de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arréridj et Bouira, a donné rendez-vous, le week-end dernier, à son public algérois à l'occasion des deux concerts qu'il a animés au TNA Mahieddine Bachtarzi. Grâce à la diversité des thèmes de ses chansons, l'identité, la fraternité, l'Algérie, la misère et surtout l'amour, Farid Ferragui a réussi à réunir autour de lui toutes les générations kabyles. En effet, des couples, des familles, des vieilles et des étudiants, se sont rendus en masse jeudi dernier à la salle Mahieddine Bachtarzi pour partager des moments de joie, de plaisir et surtout d'émotion, avec leur idole. Presque 15h, la salle est archicomble et ne restaient que quelques places au 3e balcon. 15h15, les portes qui mènent vers la salle sont fermées et l'animateur annonce la rentrée du chanteur sur scène. Le public s'est levé comme un seul homme, en lançant un tonnerre d'applaudissements et de longs youyous pour accueillir leur idole. Avant d'entamer le programme de la soirée, le chanteur a pris la parole pour présenter ses condoléances à la famille de Saâdaoui Salah qui a rendu l'âme mercredi passé. Quant au programme de la soirée, le chanteur a présenté un cocktail de ses chansons extraites de différents albums tout en accordant à l'amour, bien sûr, la part du lion. Vu sa qualité d'ex-enseignant, le chanteur n'a pas dérogé à sa mission éducative, car lors de la première partie de la soirée, l'artiste ne chantait pas seulement pour chanter, mais jouait son rôle moral d'éducateur, de père, de fils. Car toutes les chansons de cette première partie, vont dans ce sens, comme la chanson Nhamlikem... (Algérie, nous t'aimons), à travers laquelle le chanteur souhaite que l'Algérie retrouve sa bonne santé, et qu'elle rejoigne le rang des pays puissants. Yemma (ma mère), Loualdine (les parents), Memi (mon fils) sont les titres de trois chansons dans lesquelles l'artiste conseille aux jeunes d'obéir à leurs parents. Avec deux autres chansons plus rythmiques, le chanteur a fait exploser la salle de danses et de youyous. Après un quart d'heure de pause, le chanteur réapparaît sur la scène pour chanter, cette fois-ci, l'amour. Sous une lumière tamisée, un calme total s'installe dans la salle, on n'entendait que les sons de luth et de percussion, accompagnés d'une voie douce et triste, garnie de beaux mots d'amour. C'était comme si on assistait à une scène d'hypnose, car chacun était dans son propre monde avec le réveil de ses souvenirs. «Ça me rappelle un peu de tout», nous a déclaré Hamid, la cinquantaine. Avec la chanson Ayoul yastritine thoulasse (le coeur qui aime les femmes), le chanteur a fait voyager son public dans l'époque juvénile et réveillé les souvenirs enterrés. A travers ses nombreuses chansons d'amour qu'il a chantées, l'artiste a fait plaisir aux uns en les soulageant des impulsions réprimées tout en touchant les coeurs fragiles et sensibles des autres. Les chansons d'amour de Farid Ferragui, pour un amoureux, c'est comme le vent pour un navigateur qui ne sait d'où il souffle ni avec quelle force, mais qui sait orienter la voile. Le point noir qu'il faut signaler de ce gala, est la mauvaise qualité de la sonorisation comme l'a constaté le chanteur lui-même. «Dans le monde d'aujourd'hui où la technologie ne cesse de se développer, on n'arrive pas à assurer une bonne sono pour un grand chanteur à l'envergure de Farid Ferragui?», s'interrogeait l'assistance.