Le risque est assez précis pour pousser Londres à demander à ses ressortissants d'être «constamment vigilants». Le ministère britannique des Affaires étrangères met en garde les ressortissants anglais désireux se rendre au Maroc contre «la mendicité agressive», «la fraude par carte de crédit» et «les escroqueries», dans ce pays. Pis encore, «il y a eu des incidents récents impliquant l'utilisation de couteaux contre des touristes dans les rues, des vols et des cambriolages dans les grandes villes et le long des plages». Cette image très peu reluisante du royaume de Mohammed VI est contenue dans le dernier bulletin du Foreign office portant conseils aux voyageurs. Mais ces mises en garde ne constituent pas l'essentiel des risques auxquels s'exposent les étrangers au Maroc. Le premier et grand motif de l'alerte du MAE britannique a un rapport avec la menace terroriste. S'appuyant sur des informations précises, le Foreign office croit savoir que des attentats «pourraient cibler les étrangers» au Maroc. Le risque est assez précis pour pousser Londres à demander à ses ressortissants d'être «constamment vigilants». C'est dire que l'on est à deux doigts de déconseiller carrément cette destination. La Grande-Bretagne qui a été récemment la cible d'une attaque terroriste à Manchester, n'est certainement pas dans une position à faire ce genre de remarque, mais l'insistance du Foreign office, amène à prendre au sérieux les appels à la vigilance. «Les attentats pourraient être aveugles et pourraient cibler les étrangers» au Maroc, avertit-on dans le bulletin. Soulignant explicitement que «les terroristes sont très susceptibles de perpétrer des attaques au Maroc» et pas ailleurs, le ministère britannique des Affaires étrangères évoque également les «violentes manifestations», qui agitent de nombreuses villes du Royaume marocain. Il conseille d'éviter toutes les manifestations que connaît le Nord du Maroc, à Al-Hoceïma, à Tanger et dans la ville de Nador. «Certaines manifestations ont été violentes», et «au 30 mai 2017, les manifestations se produisent presque quotidiennement», affirme le Foreign office qui prévoit «plus de manifestations» à l'avenir, au Maroc. La référence à ce qui se passe à Al-Hoceïma peut paraître comme un cheveu sur soupe, mais l'allusion n'est certainement pas innocente, d'autant que le bulletin met «l'aggravation de menaces terroristes», sur le compte «du nombre croissant de Marocains sympathisants ou affiliés au groupe terroriste, Daesh et d'autres groupes extrémistes». En fait, la problématique que pose le Foreign office est liée à la société marocaine qui semble secréter des individus extrémistes. Le loup est né dans la bergerie semble dire le communiqué du MAE britannique. Et pour cause, «les autorités marocaines signalent régulièrement le démantèlement de cellules terroristes, dont certaines avaient l'intention de mener des attaques contre des installations gouvernementales, des espaces publics et des sites touristiques, au Maroc», justifie le Foreign office, non sans rappeler le douloureux épisode d'aril 2011 où 17 personnes ont été tuées et 25 blessées suite à l'explosion d'une bombe à Marrakech.