Pékin a exprimé sa «farouche opposition» à des propos «irresponsables» du secrétaire américain à la Défense Jim Mattis, parlant d'une «militarisation» de la mer de Chine méridionale et de «mépris» de la Chine «pour le droit international». M.Mattis avait dénoncé samedi à Singapour les revendications de Pékin sur la quasi-totalité de la mer de Chine du sud -une région stratégique où d'autres pays (Taiwan, Philippines, Malaisie, Vietnam...) affichent des prétentions rivales. Le chef du Pentagone avait parlé de «mépris» de la Chine pour ses voisins, «son dédain du droit international» via son programme de «militarisation» de la région, et avait critiqué «l'ampleur et les effets» des travaux chinois de remblaiement et de construction d'îlots artificiels. Dans une déclaration diffusée tard dimanche, Mme Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise, a qualifié ces propos d' «irresponsables» et accusé «certains pays étrangers à la région» d'«observations erronées motivées par des arrière-pensées». «La Chine jouit d'une souveraineté irréfutable» sur les îles Spratleys et «les eaux environnantes», a-t-elle martelé, en référence à un archipel disputé où Pékin a établi des infrastructures pouvant être utilisées à des fins militaires. Pékin «respecte et préserve la liberté de navigation et de survol pour tous les pays» dans la région, mais «s'oppose farouchement aux démonstrations de force d'un certain pays en mer de Chine méridionale sous prétexte» de tester cette liberté, ce qui «menace la souveraineté et la sécurité chinoises», a ajouté Mme Hua. Les autorités chinoises avaient vivement dénoncé fin mai le passage d'un navire militaire américain près du récif Mischief, un îlot revendiqué par la Chine dans les Spratleys. De même, plusieurs incidents entre des avions militaires américains et chinois sont récemment intervenus dans la région. S'exprimant depuis Sydney, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a également abordé le sujet hier. «Les Etats-Unis et l'Australie ont réaffirmé leur engagement (envers le principe) de la liberté de navigation et de survol et des autres usages légaux de la mer, en particulier en mer de Chine méridionale et ailleurs, pour assurer le flux sans entraves des échanges commerciaux aux termes d'un ordre fondé sur le droit», a-t-il affirmé. «Nous sommes opposés à la construction par la Chine d'îles artificielles et à leur militarisation dans les eaux internationales», a également insisté le chef de la diplomatie américaine.