La Chine a dénoncé une «déformation» des faits et exprimé son «fort mécontentement» après la publication par les Etats-Unis d'un rapport accusant Pékin d'user de «coercition» dans les eaux disputées de mer de Chine méridionale. En 2015, Pékin «a utilisé des tactiques de coercition, calculées pour rester sous le seuil du conflit armé, pour faire avancer» ses objectifs dans la zone, selon le rapport annuel du Pentagone sur la politique de défense chinoise. La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une région stratégique pour le commerce mondial également revendiquée par d'autres pays comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei - dont les prétentions se chevauchent parfois. Le rapport rappelait par ailleurs la forte augmentation des dépenses militaires chinoises «de 9,8% par an en moyenne de 2006 à 2015». Les Etats-Unis «poursuivent leur exagération de la soi-disant menace militaire de la Chine», a répondu samedi soir le porte-parole du ministère chinois de la Défense Yang Yujun dans un communiqué, dénonçant des «stéréotypes» et des «commentaires inappropriés». Pékin «exprime son fort mécontentement et sa ferme opposition» au rapport du Pentagone, a-t-il poursuivi, condamnant la «mentalité de Guerre froide» de Washington. Pour appuyer ses revendications en mer de Chine méridionale, Pékin mène d'énormes opérations de remblaiement d'îlots dans l'archipel des Spratleys, permettant notamment la construction de pistes d'atterrissage. Ce document «déforme de façon irresponsable les politiques de défense de la Chine et ses opérations légitimes», a déclaré Yang Yujun, assurant que son pays «n'est pas en quête d'hégémonie régionale». L'US Navy a envoyé à plusieurs reprises des navires de guerre croiseur à proximité d'îles contrôlées par Pékin afin de défendre la «liberté de navigation» que Washington déclare menacée par la Chine. «Les Etats-Unis parlent de liberté de navigation, mais leur intention est d'exercer leur hégémonie» dans la zone, a dénoncé M. Yang. «Dans les faits, ils promeuvent la militarisation, révélant ainsi au grand jour leur double visage». Les dépenses militaires de Pékin, certes en hausse, ne représentent que le tiers environ de celles des Etats-Unis, selon les chiffres du Sipri, l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.