Le passage hier d'un navire de guerre américain dans des eaux contestées de mer de Chine méridionale, a été vivement condamné par la Chine qui a dénoncé une «menace pour ses intérêts et sa souveraineté», selon une source officielle. Le navire «est entré illégalement dans les eaux entourant des îles et récifs des îles Nansha (nom chinois des îles Spratleys pour les occidentaux) sans permission du gouvernement chinois», a indiqué Lu Kang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point-presse régulier. Le «destroyer lance-missiles USS William Lawrence» a navigué hier dans les eaux entourant le récif de Fiery Cross (appelé «Yongshu» en Chine), dans l'archipel disputé des Spratleys, a rapporté le Wall Street Journal, citant un responsable militaire américain - une opération destinée à vérifier «la liberté de navigation» dans la zone. La Chine a confirmé la manoeuvre américaine, exprimant «son mécontentement et son opposition». «L'action entreprise par les Etats-Unis menace la sécurité, les intérêts et la souveraineté de la Chine, présente des dangers pour les installations et personnes sur les îles (concernées) et porte atteinte à la paix et la stabilité régionales», a poursuivi M. Lu. «Nous prendrons les mesures nécessaires pour protéger notre souveraineté et notre sécurité», a-t-il ajouté, rappelant que l'appartenance de l'archipel et des eaux environnantes à la Chine était «indiscutable». Les îles Nansha ou Spratleys, qui comprennent une centaine d'îlots et de récifs inhabités, sont en réalité âprement revendiqués par le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei, dont les prétentions se chevauchent parfois. Pour appuyer ses revendications, la Chine y mène d'énormes opérations de remblaiement, et considère comme ses eaux territoriales la zone des 12 milles autour d'îles artificielles, construites sur des îlots qui affleurent parfois à peine. Mais les Etats-Unis rejettent cette revendication, estimant que la Chine ne peut se construire ainsi une souveraineté sur ces eaux stratégiques, où passent des routes importantes de transport de fret et d'hydrocarbures. A l'automne 2015, Washington avait déjà fait valoir la «liberté de navigation» en envoyant son «destroyer lance-missiles USS Lassen» à moins de 12 milles d'îlots artificiels construits par Pékin dans les Spratleys, provoquant la colère de la Chine.