img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P170611-16.jpg" alt="Les "génies" de la triche s'entraînent" / Microkits mains libres, montres connectées, calculatrices intelligentes, miniaturisation des cours...Si une Coupe du monde de la triche existait, ces petits malins la remporteraient haut la main... Plus de 761 000 candidats sont appelés ce matin à passer les épreuves du baccalauréat. L'ultime examen qui fait frémir tout lycéen qui se respecte. Même si on a été bon élève, même si le bac paraît à portée de main, personne n'échappe à la boule au ventre. Stressés, les candidats ont passé le week-end à peaufiner les dernières révisions. Mais pas seulement! Certains petits «malins» en ont profité pour apporter les dernières retouches à leur plan de...triche! Pour cela, ils comptent sur leur savoir-faire dans les nouvelles technologies. Ils ont ainsi adapté les méthodes de copiage à leur temps. Fini les antisèches classiques, on parle désormais de cours miniaturisés, calculatrices intelligentes et surtout des montres connectées et des kits mains libres. Ce dernier est le plus apprécié et le plus connu de ces méthodes modernes de triche. Apanage des demoiselles en hidjab qui peuvent le dissimuler sous leur foulard, les garçons peuvent aussi bénéficier des «bienfaits» de cet «accessoire de triche» avec l'apparition sur le marché des kits mains libres micros bluetooth. Ce produit est en train de s'écouler comme des petits pains ces derniers jours en Algérie. Que ce soit sur Internet ou dans les magasins de téléphonie mobile, certains candidats au bac vont acquérir ces kits mains libres sans fil, pratiquement invisibles qui sont vendus à partir de 2000 DA. Ils espèrent ainsi pouvoir communiquer avec quelqu'un de l'extérieur pour les aider à tricher. Néanmoins, la grande nouveauté de cette année n'est autre que la montre connectée. Elle a volé la vedette aux autres accessoires du fait qu'elle est considérée par les rois du copiage comme étant «infaillible». Car il y a désormais des modèles spécialement dédiés à la triche. Comment ça marche? C'est en réalité une montre connectée tout ce qu'il y a de plus classique, dotée d'un écran numérique capable d'afficher toutes sortes d'informations. Sauf qu'ici, elle est vendue spécialement pour tricher, en affichant des pages et des pages de cours, grâce à sa mémoire intégrée. Et ce n'est pas tout: un bouton «d'urgence»permet de cacher tout le texte affiché pour ne plus montrer que les aiguilles d'une montre virtuelle. Et pour la déverrouiller, il faut mettre un code, seulement connu de son propriétaire. La montre connectée «Infaillible» Certains l'ont commandée sur Internet pour la modique somme de 65 euros, alors que les magasins de téléphones mobiles la vendaient aux alentours de 22 000 dinars. Un autre modèle, plus cher et beaucoup plus «performant» était aussi disponible sur le marché. Cette montre a la faculté de vous donner toutes les réponses pendant un examen. Il suffit juste d'entrer les données qui pourront vous servir durant votre épreuve en connectant la montre à votre ordinateur, comme une simple clé USB. Lorsque la transcription est faite, portez la montre le jour «J» à votre poignet. A l'oeil nu l'écran est intégralement noir. Mais lorsque vous mettez les lunettes conçues spécialement avec la montre, l'antisèche défile sous vos yeux comme par magie. Les lunettes sont équipées de verres avec un filtre polarisé. Ainsi, sous forme numérique vos antisèches sont en sécurité car uniquement le tricheur muni des lunettes peut voir ce qui est inscrit sur le cadran. Il est possible d'adapter le mode de lecture que vous souhaitez, le défilement du texte peut être ajusté soit manuellement soit automatiquement. Il est aussi possible de régler la luminosité. Mieux encore, elle peut aussi être reliée à une micro-oreillette sans fil qui permet d'écouter le texte préalablement enregistré, ce qui évite d'avoir son regard rivé sur la montre. Ainsi, tricher en toute transparence devient un jeu d'enfant, et ce pour seulement 30.000 dinars! Ceux qui n'ont pas les moyens de se transformer en James Bond pour le bac, ont tout simplement choisi de numériser leurs cours sur leurs smartphones dans l'espoir de pouvoir les consulter le jour «J», ce qui semble déjà très compliqué, voire impossible. Rafik, lui, a été plus intelligent. Il a combiné la méthode classique avec la technologie. Il a sélectionné les cours qu'il soupçonne de figurer dans les sujets du bac en miniature. Il les a imprimés. «Maintenant je n'ai plus qu'à cacher ces bouts de papier dans un endroit d'où je pourrais aisément les tirer pendant les examens», avoue-t-il. Mais pour tricher, Rafik ne fait pas dans le détail. Il prend en compte toutes les possibilités. Il s'est ainsi rendu sur le Net pour trouver des sites et forums qui pourraient éventuellement l'aider à améliorer sa «méthode». «Sur Internet j'ai trouvé un site qui propose diverses méthodes pour tricher aux examens. Je me suis régalé...», raconte-t-il avec un sourire qui en dit long sur ce qu'il a pu «piocher». Mais il refuse de nous donner plus de détails. «Je ne vais pas vous dire plus, j'ai pas envie que mes surveillants lisent votre article et me débusquent», assure-t-il. Un petit tour sur le site Internet dont nous a parlé Rafik et on se rend compte que c'est le véritable «paradis» des tricheurs. A l'ancienne...! Des milliers d'astuces y sont proposées. Des vidéos et des diaporamas sont même là pour illustrer comment elles peuvent être réalisées! Rafik, le génie de la triche, n'est pas un cas isolé. Fifi va aussi recourir à la triche pendant cette semaine du baccalauréat. Elle est confortée par la «réussite» de son frère qui, dit-elle, n'a obtenu son bac que par la tricherie. Elle raconte les exploits de son frère qui a eu son bac dans «les toilettes de son centre d'examen». «Il avait caché des sujets au niveau des sanitaires du centre d'examen. Et avec ses copains, ils se sont entendus à ce qu'ils sortent aux toilettes à la même heure. Sur place, ils tiraient leurs cours et s'échangeaient les réponses. C'est parti comme ça jusqu'à la fin du bac. Et il l'a eu», relate-t-elle. Le copiage semble donc une histoire de famille pour Fifi! Comme Fifi et Rafik, des milliers d'autres élèves ont préparé leur plan spécial tricherie. Ils n'ont rien à perdre. Comme ils le disent si bien: «Wache sar li aâmrou marbah?» (que perd-il celui qui n'a jamais rien gagné?). Si une Coupe du monde de la triche existait, ces petits malins la remporteraient haut la main...