Des techniques qui se popularisent et que les professeurs ne semblent pas, ou peu, prendre en considération. Lahrouz (antisèche)» 2.0. Exit les petits bouts de papier, l'ère des antisèches numériques est arrivée. Et ce pour le meilleur ou pour le pire, c'est selon de quel côté du pupitre on se trouve. D'ailleurs, les enseignants qui tentent de faire rempart aux coups d'œil sur la copie du voisin en posant un cartable au milieu de la table, semblent s'être fait distancer. Car, aujourd'hui, les techniques de triche et de «copiage» ont évolué et se sont adaptées aux nouvelles technologies. Et c'est avec un amusement, teinté tout de même d'une certaine appréhension, que les lycéens et autres collégiens racontent les nouveaux «tours de passe-passe» en usage – mais toujours ceux des camarades, jamais les leurs. Et si certains procédés datent quelque peu, ils semblent toujours d'actualité. «Il y a évidemment les calculatrices scientifiques programmables, qui sont très utiles pour les sciences exactes. Vous entrez en mémoire toutes les formules de calculs dont vous pensez avoir besoin, pour utiliser ce que vous avez enregistré le temps voulu», explique Toufik(*), lycéen. Mais ce qui a indéniablement le plus révolutionné ces techniques est le téléphone multimédias, le fameux smartphone. En plus d'être devenu une prolongation corporelle de la plupart des adolescents et des jeunes adultes, ce moyen de communication sert aussi durant les examens. Via «texto» par exemple. «Les SMS envoyés et reçus sont presque en passe de devenir quelque chose de banal !», s'esclaffe Linda. «On peut, par exemple, s'envoyer des réponses à telle ou telle question. Il est même arrivé que des personnes ayant fini envoient des solutions de l'extérieur, après avoir vérifié», ajoute la jeune fille. D'autres encore photographient leurs pages de cours. Durant l'examen, ils ne leur restent qu'à sortir, discrètement leurs antisèches numériques, et la magie du zoom fait le reste. «Il y a aussi les applications qui peuvent aider à des calculs ou autre. Ou encore les oreillettes bluetooth super discrètes qui permettent de communiquer. Et ce, sans mentionner les voiles des filles qui peuvent cacher des kits mains-libres», énumèrent les jeunes gens. Des techniques qui se popularisent et que les professeurs ne semblent pas, ou peu, prendre en considération. Et ce n'est pas l'avènement de la 3G et des téléphones connectés à internet qui stopperont cette mutation. «Une fois, alors que j'étais connectée de chez moi et en ligne sur le tchat de facebook, je reçois le message de l'un de mes contacts qui, de sa salle d'examen, me demandait la solution d'un exercice», s'étonne encore Samia. Les professeurs et surveillants sont-ils dépassés ? Ont-ils intégré ce paramètre technologique à leurs méthodes «anti-copiage» ? «Certains, oui. Ils nous demandent effectivement d'éteindre nos téléphones et de les laisser dans nos cartables, voire dans une salle surveillée, spécialement consacrée à cet effet», rétorque, avec un sourire en coin, Salim. «Mais, même avec cette précaution, des feintes ont été trouvées par certains. Ils ont deux téléphones, et ils font mine de ranger celui dont ils n'ont pas besoin», explique-t-il. Cette consigne n'est toutefois pas donnée par une grande partie des surveillants. «La plupart en sont encore à compter les brouillons de couleurs différentes et à inspecter le moindre petit bout de papier qui peut traîner…», s'amuse Farid.