Le gouverneur de la province agitée du Nord-Kivu a alerté l'armée congolaise hier sur la multiplication d'attaques des miliciens, qu'il considère comme le prélude d'une nouvelle guerre dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). «Je lance une alerte particulièrement à l'état-major de l'armée pour qu'il focalise désormais ses stratégies face à ces nouvelles incursions. Une nouvelle guerre se profile à l'horizon», a déclaré à la presse à Goma le gouverneur Julien Paluku. «Ces attaques à répétition à Beni dépassent de loin la capacité des présumés Maï-Maï», a ajouté M. Paluku, indiquant que cette situation devenait «inquiétante» parce qu'elle fait penser à l'existence «d'une autre force» qui soutiendrait ces miliciens non encore identifiés. Lundi, le poste douanier de Kasindi à la frontière avec l'Ouganda a été attaqué par des Maï-Maï jusque-là inconnus, selon les autorités, causant la mort d'un milicien et blessant un autre qui a été capturé par l'armée, avait déclaré le lieutenant Jules Tshikudi, un des porte-parole de l'armée congolaise dans le Nord-Kivu. Mardi, une autre attaque a été signalée sur une position des Forces armées de la RDC (Fardc) dans la localité de Kalau, sans faire des victimes, avait indiqué l'officier. Hier à 5h30 (03h30 GMT) une position tenue par les Fardc à Nyamitale dans le territoire de Rutshuru a été attaquée par des présumés Maï-Maï, a déclaré le major Guillaume Ndjike, un autre porte-parole de l'armée dans la région. La première attaque d'envergure de ces présumés Maï-maï remonte aux 17 et 18 juin dans la localité de Kabasha puis à Beni où des combats à l'arme lourde ont fait 16 morts le 22 juin. La première guerre de l'est de la RDC déclenchée en 1996 avait conduit à la chute de l'ancien dictateur Mobutu Sese Seko et la deuxième guerre débutée en 1998 a pris fin en 2003 grâce à une forte mobilisation de la communauté internationale.