Les présidents algérien et français Issu de la nouvelle génération, détaché des pesanteurs de l'histoire entre les deux pays, Emmanuel Macron s'est dégagé du conflit mémoriel permanent avec l'Algérie. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est entretenu mercredi dernier, avec son homologue français, Emmanuel Macron, a indiqué jeudi un communiqué de la présidence de la République. «A cette occasion, les deux chefs d'Etat ont relevé avec satisfaction les dispositions convenues entre les deux pays pour dynamiser les projets communs de coopération et de partenariat, notamment en prévision de la visite d'Etat du président Macron en Algérie dans les prochaines semaines», souligne la même source. «Les présidents Bouteflika et Macron ont également procédé à un échange de vues sur les voies et moyens de nature à concourir à l'accélération de la mise en oeuvre de l'accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Nord du Mali, accord dont l'Algérie est chargée du suivi de l'application, en association avec d'autres partenaires internationaux du Mali, dont la France», ajoute, laconique, le communiqué de la présidence de la République. C'est le deuxième appel téléphonique entre les deux présidents en l'espace de quelques jours. Le 9 juin dernier, ils ont souligné dans un entretien «leur détermination commune pour conjuguer leurs efforts en vue d'extirper le terrorisme de la région du Sahel», a indiqué la présidence de la République dans un communiqué. «Les présidents Abdelaziz Bouteflika et Emmanuel Macron ont procédé à un échange de vues sur la situation en Libye et au Mali et ont souligné leur détermination commune pour conjuguer leurs efforts en vue d'extirper le terrorisme de la région du Sahel», précise la même source. «L'entretien a été l'occasion pour les deux chefs d'Etat de souligner leur volonté de consolider les relations d'amitié et de coopération entre l'Algérie et la France», ajoute le communiqué. «Dans ce contexte, le président français, Emmanuel Macron, a confirmé son projet de visite en Algérie dans les prochaines semaines», note le communiqué de la présidence de la République. Dans son rapport avec l'Algérie, l'ère Macron semble évoluer sur la même trajectoire qu'avec celle de son prédécesseur François Hollande: sans boursouflures, sans faux pas et sans crises ce qui n'était pas le cas avec tous les autres présidents français depuis l'indépendance de l'Algérie. Issu de la nouvelle génération, détaché des pesanteurs de l'histoire entre les deux pays, Emmanuel Macron s'est dégagé du conflit mémoriel permanent avec l'Algérie. Ses déclarations, surprenantes, à propos de la colonisation qualifiée de «crime contre l'humanité», sont cette volonté de dépasser cette question. En cela, il semble coller à la perception de la nouvelle génération en France, qui condamne majoritairement la colonisation. «Le président de la République souhaite voir les relations historiques et amicales avec l'Algérie...», a déclaré, le 5 juin dernier, à Alger le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Décès de Simone Veil Message de condoléances de Bouteflika à Macron Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de condoléances à son homologue français, Emmanuel Macron, suite au décès de Simone Veil, ex-ministre française et présidente du premier Parlement européen, dans lequel il a souligné l'engagement de la défunte pour la liberté, la justice et la paix. «C'est avec une profonde tristesse que j'ai appris le décès de Simone Veil dont la vie passionnante aura été marquée autant par l'injustice et la barbarie nazies dont elle a été victime que par son engagement personnel admirable pour la liberté, l'égalité et la fraternité qui sont les principes fondamentaux de sa patrie, la France», a écrit le chef de l'Etat dans son message. «Au-delà de son rôle bien connu pour la progression des droits de ses concitoyennes, Simone Veil s'est également mise avec foi au service de la justice, du progrès et de la paix dans ses hautes fonctions gouvernementales et, aussi, au service de l'Europe à travers son Parlement», a-t-il souligné. «Simone Veil que j'ai eu le plaisir de connaître et d'apprécier, laisse chez tous ses amis le souvenir de sa générosité particulière», a relevé le chef de l'Etat, ajoutant que «le peuple algérien n'oubliera pas le soutien de cette dame à sa juste cause, ainsi que sa proximité et sa solidarité avec lui durant sa tragédie nationale». «En cette triste circonstance, je tiens à vous faire part, au nom du peuple et du gouvernement algériens, ainsi qu'en mon nom personnel, de nos plus sincères condoléances à vous-même et, à travers vous, au peuple français, condoléances que je réitère aux proches de l'illustre défunte», a conclu le président de la République.