Le siège du ministère de l'éducation nationale Il semble donc que le premier objectif du président de la République en ces temps difficiles de raréfaction de la ressource financière consiste à préserver prioritairement l'école. Dans l'avant-projet de loi de finances 2018, l'Education nationale s'impose comme le premier poste budgétaire. Ainsi, comme annoncé par le Premier ministre et souvent souligné par le président de la République, la priorité de l'Etat n'a pas changé pour ce qui concerne ce secteur. La réforme de l'école, entamée au premier mandat du président de la République est donc toujours en cours et l'Etat poursuit son effort pour faire de l'école algérienne le plus important investissement de quatre quinquennats. Pour 2018 donc, la crise ne touchera pas l'Education nationale qui a, bénéficié, faut-il le rappeler d'un apport en sang neuf en matière d'enseignants et de personnel administratif. Le gouvernement aurait pu être tenté par le départ massif des fonctionnaires du secteur à la retraite pour dégraisser le budget de fonctionnement du département. Mais il se trouve que ce n'est absolument pas le cas. Le choix stratégique fait par Tebboune à sa nomination à la tête du gouvernement s'exprime donc dans les faits. Ainsi, outre le recrutement de nouveaux enseignants pour remplacer les départs à la retraite, la volonté de maintenir presque intacte la dotation budgétaire dont bénéficie le secteur, prouve si besoin, que l'investissement dans l'Education nationale ne constituait pas un simple effet de l'opulence des années de l'embellie financière. C'est visiblement un axe stratégique de la démarche présidentielle qui a fortement misé sur l'école algérienne pour en faire à terme le principal pourvoyeur de croissance et de développement pour la nation. Il semble donc que le premier objectif du président de la République en ces temps difficiles de raréfaction de la ressource financière consiste à préserver prioritairement l'école. Si certains investissements publics seront différés, les subventions ciblées et l'action sociale de l'Etat quelque peu recadrée, l'institution éducative ne subira pas la même «diète» en raison de son importance stratégique, selon la vision qu'a le président de la République de son rôle dans la consolidation du citoyen de demain. Ce soutien franc et assumé apporté à l'Education nationale est traduit dans le souci qu'a le chef de l'Etat de veiller à chaque élève. En effet, il se dégage une nette impression qui veut que le président de la République ne voit pas le système éducatif simplement en tant que machine à produire des cerveaux, mais il a le souci de l'individu algérien. La décision d'organiser une seconde session du baccalauréat spécialement dédiée aux retardataires, exprime un souci de ne pas faire perdre une année aux lycéens algériens. Si dans le lot des retardataires, il existe quelques candidats sincères qui mériteraient d'avoir une seconde chance, le président de la République a décidé de la leur donner. C'est dire que l'intérêt n'est pas simplement quantitatif ou strictement technique. Il y a dans l'effort de soutenir l'école, une dimension humaine qui transparaît clairement. En ces temps de crise, on aurait pu faire l'économie de l'organisation d'une seconde session du baccalauréat. Mais force est de croire que l'argent n'est pas un problème pour l'Education nationale. C'est dire que l'intérêt qu'accorde la République à l'institution éducative ne se négocie pas. Le président de la République a envoyé un double, voire un triple message à la société. Il faudrait que les Algériens prennent conscience de ce qui est un véritable investissement. Le pays se dirige vers une zone de turbulence. Des franges de la population ressentiront certainement les effets du «ciblage des subventions», il reste à espérer que quelle que soit la gravité de la crise, l'école continuera à fonctionner et surtout à se réformer.