Hier, vers 13 h (9 h GMT) un bombardier lourd de type B-52 a largué la bombe la plus puissante dont dispose l'armée américaine sur une cache supposée de Ben Laden, dans la région de Tora Bora. La bombe s'est enfoncée jusqu'à une profondeur de 75 mètres avant d'exploser, détruisant tout dans un rayon de 200 mètres. Selon les services secrets américains, de nombreuses personnes ont été tuées ou blessées, toutes de l'entourage immédiat de Ben Laden. La panique provoquée par l'explosion au sein de la cache visée a donné lieu à une série d'appels téléphoniques que les satellites espions avaient captés. L'analyse des enregistrements a confirmé la présence de Ben Laden et de sa garde rapprochée dans les souterrains aménagés. Malgré les timides dénégations du Pentagone, la chaîne de télévision ABC annonçait, hier matin, que «Ben Laden et son groupe ont été repérés dans un refuge des montagnes de la région de Tora Bora». Peter Jennings, journaliste vedette d'ABC et ancien collaborateur de la CIA, affirme que «Ben Laden a quitté son refuge détruit, et est en fuite en compagnie des survivants de son groupe, dont certains sont blessés». Par ailleurs, des journalistes présents dans la région de Tora Bora font état d'une suspension des combats au sol et des bombardements «pour permettre aux combattants volontaires (étrangers, Ndlr) d'Al-Qaîda, assiégés, de se rendre». Selon le commandant des forces afghanes qui assiègent le site, «les volontaires ont exigé la présence de représentants de l'ONU et de diplomates de leur pays d'origine pour se rendre». Cette information est confirmée par M.Rumsfeld, secrétaire d'Etat à la Défense, qui a exprimé l'accord des Etats-Unis pour que ces combattants soient rapatriés dans leur pays d'origine. Des milliers de combattants taliban et d'Al-Qaîda auraient quitté l'Afghanistan à destination de l'Iran et du Pakistan, en soudoyant les nouvelles autorités de Kaboul. Si le Pakistan dément avec véhémence l'arrivée du moindre taliban sur son territoire, l'Iran, sibyllin, se contente de rappeler que «malgré les contacts répétés entre diplomates des deux pays à Bonn, les relations entre l'Iran et les USA n'ont subi aucune amélioration».