La Protection civile a annoncé que depuis le début du mois de juin il y a eu près de 54 personnes qui sont mortes par noyade Il ne pourrait y avoir une solution coercitive, seules la sensibilisation accrue et la mise en branle d'une véritable campagne de pédagogie sont en mesure de limiter les dégâts et de faire face à ce comportement d'incivilité qui consiste à se baigner dans des eaux de barrages, de gueltas et de plages non surveillées. Le début de la saison estivale s'annonce lourd en chiffres liés à la noyade, que ce soit en mer ou dans les barrages. La Protection civile a annoncé que depuis le début du mois de juin il y a eu près de 54 personnes qui sont mortes par noyade et 8000 ont été sauvées d'une noyade certaine. Ce chiffre effarant qui n'a été enregistré qu'au début de cette saison estivale, renseigne sur la périlleuse tâche qui attend les services de la Protection civile durant toute la saison estivale. Ces noyades interviennent au moment où les éléments de la Protection civile ont mené une campagne de sensibilisation avant le début de la saison estivale y compris dans des supports médiatiques relevant de l'audiovisuel et autres moyens de sensibilisation. Ce qui a été constaté dans ce phénomène des noyades, c'est que beaucoup de personnes avaient connu ce tragique sort dans des barrages. L'année dernière, la Protection civile avait signalé des noyades de ce genre, notamment dans des barrages, mais l'ampleur du nombre de victimes de cette année dépasse de loin celui de l'année dernière. C'est ce qui a poussé la direction générale de la Protection civile à tirer la sonnette d'alarme pour que les pouvoirs publics s'impliquent dans cette opération de contrôle des barrages et ferment les accès aux personnes qui cherchent à en faire une source de villégiature ou de baignade. Aujourd'hui, même les responsables de l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt) se voient dans l'obligation d'apporter leur contribution pour alerter et signaler quant au danger d'accéder aux barrages pour les utiliser comme des moyens de baignade. Les noyades liées à la mer sont dans leur majorité en rapport avec le non-respect par les estivants des normes liées à la baignade et aussi aux directives des agents de la Protection civile au niveau des plages. Mais les noyades de ce début de la saison estivale concerne les barrages, les gueltas et les plages non surveillées. Donc, le premier facteur s'exprime d'une manière tangible via le manque flagrant de conscience chez beaucoup de personnes qui utilisent les barrages et les plages non surveillées comme espace de baignade. C'est ce qui provoque des noyades en nombre effarant. Pour rappel, trois jeunes ont perdu la vie dans les eaux du barrage de Beni Haroun dans la wilaya de Mila. Il faut dire que l'Agence nationale des barrages et transferts à travers ses cadres au niveau du barrage de Beni Haroun, a mené une campagne de sensibilisation auprès des personnes qui habitent dans des localités proches dudit barrage. Il est à rappeler que ce barrage a enregistré plus de 115 cas de noyades durant les cinq dernières années. D'ailleurs, les responsables de l'Agence nationale des barrages et transferts ont placé l'été 2017 sous le signe de la prévention et de la sensibilisation contre les dangers de la baignade dans les eaux des barrages, et en particulier celui de Beni Haroun. Selon le responsable et le directeur de l'exploitation de l'ouvrage de Beni Haroun Azzedine Lemanaâ «le barrage de Beni Haroun est le plus important barrage en Algérie avec 120 mètres de hauteur et une capacité théorique de 960 millions de m3. Cet imposant ouvrage est aussi l'un des plus meurtriers, à cause de nombreux jeunes qui s'aventurent à s'y baigner sans mesurer les risques de noyade», a-t-il précisé. L'absence ou le faible impact de la sensibilisation et de la pédagogie est la première responsable de ces noyades, mais pas uniquement par rapport aux institutions responsables de cette tâche de sensibilisation. La pédagogie est d'abord l'affaire du citoyen qui doit comprendre que les barrages sont conçus pour l'approvisionnement en eau et non pas pour la baignade. Il en est de même pour des gueltas et des plages non surveillées. C'est dans cette optique éminemment pédagogique que les responsables de l'Agence nationale des barrages et transferts mènent des campagnes de sensibilisations et des séances de pédagogie auprès des personnes qui habitent dans des villages proches des barrages. Cette situation est la même dans d'autres régions du pays où les citoyens qui ne disposent pas d'un endroit où ils peuvent profiter de la saison estivale sont parfois tentés par la baignade dans des eaux de barrage ou dans des gueltas. Dans cet ordre d'idées, il ne pourrait y avoir une solution d'ordre coercitif, seule la sensibilisation accrue et la mise en branle d'une véritable campagne de pédagogie sont en mesure de limiter les dégâts et de faire face à ce comportement d'incivilité qui consiste à se baigner dans des eaux de barrages, de gueltas et de plages non surveillées.