Le président de l'US Biskra estime que l'accession n'est qu'une étape. L'US Biskra créée en 1934, accède en première division pour la première fois de l'histoire, une accession vraiment historique pour l'USB, un des plus anciens clubs d'Algérie qui a longtemps évolué en division 2. L'USB ou Khadra pour les inconditionnels des Vert et Noir n'a pas fait appel à des « noms » pour renforcer son effectif mais elle a tablé sur la constitution d'un groupe soudé et solidaire. L'esprit d'équipe aura donc prévalu, l'USB avait tous les moyens pour réussir et son accession en a été une suite logique. Aymen Kheireddine, président de l'USB, avoue que son équipe s'était fixée cette année plus que les autres fois, l'objectif de l'accession, avant même de s'attaquer à la compétition. Une accession en division I, amplement méritée qui est, dit-il, le fruit de l'abnégation dans le travail et la stabilité. L'Expression : L'USB vient d'accéder officiellement parmi l'élite, après sa large victoire face à l'ES Mostaganem. Quels sont vos sentiments à ce sujet? Aymen Kheireddine : Je ne peux être que fier et satisfait de cette accession qu'on attend depuis si longtemps. Croyez-moi, cela n'a pas été de tout repos, compte tenu du stress et de la pression qu'on a subis. Dieu merci, et grâce à Dieu, nos efforts n'ont pas été vains. Vous attendiez-vous à l'accession de votre équipe? Très sincèrement, je n'ai jamais douté une seule fois de l'accession de mon équipe, le fait qu'il y a cette année trois équipes qui accèdent, m'ont permis de placer mon équipe dans le tiercé gagnant sauf que d'habitude, il faut suer pour confirmer cette accession. A quoi attribuez-vous cette réussite? La réussite réside tout d'abord dans toute l'expérience que j'ai acquise à la tête de ce club et qui est due aussi à la volonté commune des dirigeants et des joueurs, c'est ce qui m'a permis d'ailleurs à aucun moment de ne douter de mon équipe. En réalité, ce sont des sentiments que moi seul peut avoir. Une grande harmonie existe également entre les joueurs, le staff technique et les dirigeants. En somme, c'est une oeuvre collective. Bien sûr, le travail d'Abdelkrim Latrèche n'est pas du tout à ignorer car il a été d'un grand apport dans cette accession. Combien avez-vous dépensé pour l'accession et quel est votre budget prévisionnel pour la nouvelle saison? En tout, on aura dépensé 6 milliards de centimes. Pour ce qui est du budget de la nouvelle saison, je pense qu'il devrait être celui des équipes qui jouent les premiers rôles. Si on veut vraiment me retenir à la tête du club, il faudra penser à mettre à ma disposition tous les moyens nécessaires pour pouvoir jouer les premiers rôles du championnat de la Nationale I. J'ai déclaré à travers d'autres organes de presse, que je ne suis pas un professionnel du football et que je ne vis pas du football, ce qui fait, qu'il n'y a vraiment pas de challenge dans la compétition, ça ne m'intéresse pas de gérer un club qui doit jouer un rôle moyen en Nationale I. Je pense que 12 à 13 milliards de centimes, devraient donner à l'USB une bonne position dans laquelle elle pourra jouer les premiers rôles dans ce championnat. Comptez-vous partir ou rester? Je n'ai rien décidé pour le moment. Tout dépendra des moyens et des objectifs du club. Je suis un homme ambitieux, qui aime les défis. Tout le monde sait que je ne joue que le premier rôle, d'autres rôles ne m'intéressent pas. Si les choses s'améliorent, je pourrai me sacrifier une année et essayer de réaliser ce nouveau défi. Sinon, je me retire. Bien que vous soyez indécis, avez-vous établi un programme pour la saison prochaine? Bien que je ne sois pas encore décidé à rester, je pense que des réunions vont avoir lieu bien sûr, après les deux rencontres qui nous restent à jouer, pour ne pas perturber la bonne marche de l'équipe. Par ailleurs, je ne veux pas non plus m'occuper d'autre chose que de mon équipe. D'ailleurs, ce matin même (ndlr, mercredi dernier, jour de l'interview), jour du départ de l'équipe, j'ai motivé tous les joueurs afin de secouer les consciences. Je pense qu'après le match d'El Eulma, il va falloir provoquer des réunions avec les autorités de la ville de Biskra pour prendre des décisions concernant d'abord les dettes du club qui se chiffrent entre 1,5 et 2 milliards de centimes et de parler ensuite de l'avenir de l'équipe. Pour la barre technique, que comptez-vous faire? Si je reste à la tête de l'équipe et cela n'est pas une évidence, je la renforce peut-être mais je reconduis certainement le staff technique. Et concernant l'effectif? Nous maintiendrons l'ossature avec les éléments qui nous ont donné satisfaction. Bien sûr que nous renforcerons l'équipe par d'autres éléments mais nous prônons la stabilité de l'effectif et du staff technique. On parle de renforcement de l'équipe par les joueurs El Hadi Adel et Benchaïra et également par deux autres joueurs Africains. Qu'en est-il au juste? Certainement, l'apport serait de six joueurs, avec bien sûr les deux joueurs africains dont on parle. Moi, j'ai un important avantage, je connais parfaitement l'ancien président de la Fédération sénégalaise de football, ce qui va certainement me permettre une belle introduction en Afrique, et qui va m'aider dans le recrutement de joueurs de qualité. Peut-on connaître des noms de joueurs que vous comptez contacter? Concernant les quatre autres joueurs qui doivent rejoindre l'équipe, il y a déjà El Hadi Adel, premier enfant du club, il y a aussi Benchaïra, deuxième enfant du club. D'autres joueurs seront également contactés. Qu'en est-il de la situation financière du club? De ce côté, la situation est peu reluisante. Il va falloir justement qu'on paye les dettes de l'équipe. Et si cela se réalise, ce sera vraiment la meilleure manière d'entamer notre travail en division I. Je souhaite que les autorités prennent en charge sérieusement ce problème. Qu'avez-vous prévu pour fêter cette accession historique de l'USB? A mon avis, c'est insignifiant de fêter cette accession en demandant encore aux gens de payer. Logiquement, c'est une prise en charge réelle de la wilaya ou du comité de fête de l'APC. Le mot de la fin? Je souhaite que les autorités prennent en considération tout le travail qui a été fait au niveau de cette équipe. Qu'on ne laisse pas s'effriter le travail qui a été élaboré sur de bonnes bases. La joie qui a envahi nos rues, nos villes et nos villages comme cela n'a jamais existé auparavant. Cela vaut certainement 2 ou 3 milliards de centimes supplémentaires? A mon avis, cela vaut tout l'or du monde. Et ce que vous allez voir après le match d'El Eulma, sera encore plus gai que ce qu'on a déjà vécu. L'USB, après 71 ans d'existence, mérite tout cela et n'a pas le droit de jouer les petits rôles en nationale I. On n'a pas le droit, parce qu'on représente toute une région du pays, nous avons des infrastructures que les plus grands clubs d'Algérie nous envient. Nous avons logiquement tous les moyens pour pouvoir jouer vraiment les premiers rôles dès notre première année. Pourquoi donc perdre du temps. Ce n'est pas une ambition démesurée, mais c'est une ambition logique qui est basée sur un constat logique. C'est mon seul message que j'ai à passer aux autorités, aux gens compétents de cette ville et aux gens capables d'aider le club. C'est un message général. Faisons vraiment le bilan de cette fête et faisons également le bilan de cette accession.