Opportunisme. En Irak, c'est toujours la guerre. En Syrie aussi. Au Yémen également avec en plus le choléra. Les pays du Golfe et l'Egypte sont en pleine crise avec le Qatar. Bref, c'est toute la région qui est en proie à des troubles. Ou, pour être plus précis, ce sont tous les pays arabes de la région qui vivent des problèmes existentiels. Pendant que les sunnites et les chiites s'entre-tuent, pendant que le Hamas et le Fatah continuent d'entretenir leur division, Israël (le seul pays de la région «épargné» par les soubresauts de ses voisins) en profite pour continuer à dérouler ses plans expansionnistes. Les pays arabes de la région ainsi neutralisés, une administration américaine empêtrée dans plusieurs affaires et une Europe qui cherche ses marques, il n'en fallait pas plus à Netanyahu pour tenter un coup de force à El Qods (Jérusalem). S'appuyant sur le prétexte sécuritaire, Tel-Aviv a installé des portiques détecteurs de métaux à l'entrée de la mosquée d'Al Aqsa. Une manière de marquer sa souveraineté sur ces lieux qu'aucun Etat au monde ne lui reconnaît. Depuis cette tentative du fait accompli, les manifestations de Palestiniens ont lieu chaque jour. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir aujourd'hui pour se pencher sur la question. Inutile de rappeler la considération des résolutions de l'ONU par l'Etat hébreu. Le SG de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré être «préoccupé par le déroulement de la violence dans la vieille ville d'Al Qods». Mahmoud Abbas, le président palestinien, a décidé, en représailles, le gel de tous les contacts avec la partie israélienne. Dérisoire mesure qui va dans le sens de l'attitude du gouvernement israélien qui fera tout pour ne laisser aucune chance au processus de paix de reprendre un jour. Reste le peuple palestinien qui semble décidé à ne pas baisser les bras. Il manifeste chaque jour, depuis vendredi dernier. Par crainte d'une explosion populaire, Tel-Aviv a interdit aux hommes de moins de 50 ans d'accéder à Al Aqsa. C'est l'effet inverse qui a été obtenu. Les manifestations se sont étendues dans les territoires occupés. Pour tenter d'enrayer le mouvement, le gouvernement israélien pense à remplacer les portiques par des caméras de surveillance. Un recul insuffisant, mais révélateur de la prise de conscience du grave danger que fait courir Netanyahu à la région et au monde entier. Une gravité soulignée par l'Algérie qui, dans un communiqué, appelle l'ensemble de «la communauté internationale à agir immédiatement...face à l'escalade de la violence et des pratiques systématiques visant la judaïsation des symboles sacrés de l'Islam». Le gouvernement israélien joue avec le feu à Al Qods. Il provoque 2 milliards de musulmans. Le quart de la population mondiale dans ce qu'il a de plus sacré. Sa religion. L'Islam!