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Les «aveux» de Ben Laden
EFFETS SPECIAUX POUR UNE AGRESSION ANNONCEE
Publié dans L'Expression le 15 - 12 - 2001

Finalement, les Américains ont fini par diffuser la fameuse cassette des aveux de Ben Laden. Des réponses sans questions et des questions aux réponses peut-être préfabriquées.
La diffusion en avait été «retardée pour des besoins d'authentification», car les experts américains ne veulent pas «se laisser manipuler par des islamistes aux ruses imprévisibles», écrit naïvement l'éditorialiste d'un grand quotidien français. Pourtant, l'opinion publique internationale s'interroge sur les raisons, les sources de la cassette et la validité de l'authentification faite par les services américains, qui deviennent ainsi juge, partie, expert et bourreau.
Cette diversion médiatique, controversée au sein même de la Maison-Blanche en tant qu'«inopportune et maladroite», tombe au moment où la Palestine est menacée de destruction définitive par un Sharon rentré gonflé à bloc de son séjour aux Etats-Unis.
Pour une grande part inaudible, selon le script des traducteurs américains, d'une qualité approximative, ce document laisse planer un doute grave sur plusieurs aspects. D'abord, les moyens technologiques actuels permettent de synthétiser n'importe quelle voix pour laquelle il existe un modèle enregistré.
Ensuite, cette cassette est présentée comme «la preuve qui établit pour de bon la culpabilité de Ben Laden». Ce qui suppose que les Etats-Unis se sont lancés jusque-là dans une guerre pleine d'atrocités sans trop croire en la culpabilité de l'auteur présumé des attentats du 11 septembre.
Cette situation, qui remet la morale à sa place, c'est-à-dire chez les pauvres et les faibles, pose le problème éthique du rôle d'une superpuissance unique dans un monde si mouvant qu'à moins de deux pôles d'équilibre, les laissés-pour-compte n'auront qu'une infinité de 11 septembre pour se faire entendre. Pour exister. Dans le fracas des bombes et le silence des tombes. Les Etats-Unis et l'ex-Union soviétique nous avaient habitués au concept de «plan dans le plan».
Mais quand un plan en cache plusieurs autres, il n'y a qu'à écouter parler le président américain, pour que soit justifiée la suspicion suscitée par ce «scoop médiatique» de la CIA. «La guerre en Afghanistan nous en a plus appris en quelques semaines que dix ans de recherches et de commission ad hoc», affirmait M.Bush, mercredi dernier devant les cadets militaires de Charleston. «Nous savons désormais avec précision quels systèmes de défense et quelle armée il faut aux USA pour les quelques dizaines d'année à venir.»
Cette phrase jette une lumière crue sur le niveau d'engagement des Etats-Unis dans cette guerre, malgré la disproportion des forces en présence. Il y a quelques années, les grands fabricants d'armes de guerre suscitaient des conflits entre des pays sous-développés aux fins d'expérimentation du fruit de leurs recherches. L'Union soviétique et les Etats-Unis et la France dans une moindre mesure, étaient passés maîtres dans l'art de la gestion circonscrite des conflits qu'ils provoquaient. La nouveauté est dans le fait que les Etats-Unis s'impliquent directement dans le conflit. WTC oblige. Donc cette guerre avait une fonction seconde «expérimentale». «Cette guerre a défini les priorités durables des Etats-Unis en matière de défense.»
La conséquence immédiate de cet apprentissage est le renoncement définitif de la Maison-Blanche au système ABM, (antimissile balistique), ce qui a mis le président Poutine dans une colère terrible, lui faisant dire que «M.Bush n'aura pas intérêt à s'attaquer, après l'Afghanistan, à des pays amis (de la Russie, Ndlr)» tels que l'Irak? Mais l'annonce qui a donné lieu aux réactions les plus inquiètes concerne la nette résolution de M.Bush de poursuivre ses frappes sur d'autres pays. «Nos militaires ont de nouvelles missions essentielles (...) pour les pays qui soutiennent la terreur. Les conséquences (de nos frappes, Ndlr) ne seront pas seulement coûteuses. Elles seront dévastatrices», affirme un Bush que les journalistes trouvent «plus résolu que jamais».
La première réaction vient du Soudan, dont le gouvernement affirme que malgré «les pressions de certains lobbies de Washington sur l'Administration américaine pour qu'elle cible notre pays, nous ne voyons aucune justification à une telle action.»
La seconde vient de l'Irak, qui estime que «les USA n'ont même plus besoin du prétexte terroriste pour s'en prendre à l'Irak». La Libye, citée par plusieurs militaires américains comme cible potentielle, observe un silence radio total.
En tout état de cause, et quels que soient les développements futurs de la lutte internationale contre le terrorisme, les coalisés ne pourront pas dire qu'ils ne connaissaient pas les motivation de politique intérieure et les objectifs planétaires des Etats-Unis, leur allié d'une nuit. Encore moins la nette disposition de l'axe Washington-Londres à manipuler leurs alliés.
Cela fait-il de Ben Laden un innocent?


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