Le défunt était un partenaire de longue date des Etats-Unis Il avait reçu l'ambassadrice américaine à Alger en mai dernier. Le département d'Etat a rendu mardi dernier à Washington un vibrant hommage au défunt Redha Malek, saluant son rôle dans le dénouement de la crise des otages américains en Iran. «Nous sommes attristés d'apprendre le décès de l'ancien chef de gouvernement algérien, Redha Malek. Il était un partenaire de longue date des Etats-Unis», a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Heather Nauert, peu avant un point de presse qu'il avait animé avec le secrétaire d'Etat Rex Tillerson. Et d'ajouter «bon nombre d'entre vous se rappellent l'important rôle qu'il avait joué dans les négociations ayant mené à la libération des 52 otages de l'ambassade américaine en Iran en 1981». M. Nauert a évoqué une rencontre au cours d'un déjeuner entre le défunt Redha Malek et l'ambassadrice américaine à Alger en mai dernier, durant laquelle l'ancien chef du gouvernement est longuement revenu sur les relations algéro-américaines et les perspectives de leur développement. «Il a longuement évoqué la force des relations entre l'Algérie et les Etats-Unis, sa confiance dans le partenariat que nous avons et son renforcement dans les années à venir», a tenu à souligner M. Nauert. Le porte-parole a affirmé que les Etats-Unis partageaient avec l'Algérie cette confiance et le souhait de voir la coopération bilatérale se développer davantage. «Nous sommes d'accord sur cette évaluation et nous adressons nos condoléances à sa famille, à ses proches et au peuple algérien» a-t-il dit. L'ex-chef du gouvernement Redha Malek est décédé samedi dernier à l'âge de 86 ans des suites d'une longue maladie. Redha Malek a occupé le rôle d'ambassadeur de l'Algérie à Washington entre 1979 et 1982. Il a été l'un des principaux négociateurs lors de la crise des otages américains en Iran en 1980. Redha Malek, le dernier membre de la délégation algérienne ayant signé les accords d'Evian en mars 1962, encore en vie, a été inhumé dimanche dernier au carré des Martyrs du cimetière d'El Alia. Redha Malek a occupé après l'indépendance les postes d'ambassadeur à Paris, Londres, Moscou, Washington, Belgrade et a été ministre de l'Information et de la Culture, ministre des Affaires étrangères. Il a été également membre du Haut Comité d'Etat (HCE), une instance collégiale qui a dirigé l'Algérie de 1992 à 1994. Il a également été chef de gouvernement de 1993 à 1994, une des périodes les plus compliquées et complexes de l'histoire du pays, avec un terrorisme à son apogée et une asphyxie financière. Il a fondé son parti politique, l'Alliance nationale républicaine (ANR), en 1995. Durant cette même année, sa candidature à l'élection présidentielle a été rejetée officiellement par le Conseil constitutionnel, parce qu'il n'avait pas obtenu les 75.000 signatures de 25 wilayas nécessaires pour ce scrutin. Il a également été l'un des principaux négociateurs lors de la crise des otages américains en Iran en 1980, ce qui lui vaudra un immense respect des chancelleries occidentales. Homme d' Etat hors pair et révolutionnaire de la première heure, il a cofondé avec Abane Ramdane et Ben M'hidi, en 1955, l'Union générale des étudiants musulmans d'Algérie (Ugema). Redha Malek a dirigé en 1957 le journal El Moudjahid, aux côtés de Pierre Chaulet et de Frantz Fanon. En 1976, il sera l'un des principaux rédacteurs de la Charte nationale.