Pour que l'enfant autiste puisse s'imposer dans la société et fonder sa propre vie «La différence ne veut pas dire moins bien, mais pas pareil»,c'est le principe défendu durant deux jours par les associations de prise en charge des autistes qui veulent assurer une scolarisation normale à leurs enfants. Le bureau de wilaya de l'Association nationale autiste Algérie Anna, qui compte quatre autres associations chargées de la prise en charge des enfants autistes, a organisé mercredi et jeudi derniers une conférence du Centre culturel islamique «Amriw» dans la ville de Béjaïa, des journées de formation au profit des auxiliaires de vie scolaire afin d'exposer un bilan sur la scolarisation des enfants autistes de la wilaya. Ces rencontres ont eu lieu en présence de psychologues qui veulent élargir leurs savoirs dans le domaine, des parents qui souhaitent profiter de l'occasion pour accompagner leurs enfants dans les différents stades de leur vie et des auxiliaires de vie scolaire se sont concertés pour améliorer le quotidien des enfants autistes. «Je suis psychologue, je travaille dans une école et je suis quotidiennement confrontée aux enfants autistes, c'est donc une opportunité pour moi d'améliorer mes connaissances dans le domaine», indique une jeune psychologue, spécialiste et la professionnelle du domaine. Zohra Kabir a partagé ses larges connaissances avec les présents: «Je suis venue de France en vacances ensuite j'ai été contactée par l'association pour animer des journées de formations et j'ai accepté de le faire gratuitement», précise-t-elle Ces journées, dites de formation ont débuté dans la bonne humeur, le partage malgré la difficulté du sujet sur le plan moral, surtout pour les parents. «J'ai deux enfants autistes, une fille et un garçon. Ce dernier est scolarisé et la fille le sera bientôt», raconte Hamza père et membre dans l'association des enfants autistes à Béjaïa. Pour ce père optimiste d'un enfant autiste et président du bureau de l'association des autistes de la wilaya de Béjaïa Nait Bouda Faycel «ces journées de formation sont vues sous un autre angle. Il souhaite qu'un jour l'auxiliaire de vie scolaire puisse avoir un statut digne de son nom avec une formation à l'université pour que l'enfant autiste puisse s'imposer dans la société et fonder sa propre vie et ses projets. «On organise ces journées parce que les enfants autistes commencent à fréquenter l'école et ils ont besoin d'une auxiliaire de vie scolaire sachant qu'ils sont intelligents et ont une grande mémoire et des capacités. Leur seul problème est l'interaction et la communication avec autrui», explique le président du bureau de l'association des autistes, qui ajoute au passage qu'il y a quatre ans «ce n'était pas facile de scolariser un enfant autiste, mais notre combat permanent nous a permis d'imposer cette réalité sur les directeurs des écoles qui refusent parfois leur intégration bien que la loi accorde à chaque enfant âgé de 6 ans le droit à une scolarité». Tel est le message, fort de sens et plein d'espoir à l'idée que demain sera meilleur pour son enfant et pour les autistes lambda. Un rêve partagé par les autres associations, qui, il y a quelques années, se sont fixées des objectifs, dont la généralisation des classes spécialisées pour autistes, l'ouverture de crèches thérapeutiques pour la prise en charge précoce et la création de centre d'aide pour le travail. Le chemin est encore long, mais la vie est pleine de miracles. Et pour finir en beauté, les travaux de cette formation, le bureau de la wilaya ainsi que la présidente nationale autisme Algérie, Laila Oulai, ont exposé devant les parents, les auxiliaires de vie scolaire ainsi que les psychologues un bilan détaillé de l'état de scolarisation des enfants autistes encourageant les parents à inscrire leurs enfants autistes à l'école sans complexe parce que «la différence ne veut pas dire moins bien mais elle veut dire pas pareil». Pour sa part le président du bureau de Béjaïa Naït Bouda Faycel a regretté quant à l'absence des autorités de la wilaya de Béjaïa, estimant que «le combat pour le changement des mentalités ne s'arrêtera jamais, on a gagné une bataille en assurant la scolarisation d'une quarantaine d'enfants autistes».