Mahdjoub Bedda L'affaire du foncier s'apparente à une véritable révision de la conception industrielle, pour ne pas dire une nouvelle stratégie qui évince son ancêtre qui a été initiée par son prédécesseur, Abdessalem Bouchouareb en l'occurrence. La question du foncier industriel prendra la part du lion durant la prochaine rentrée sociale. Elle sera en quelque sorte la mère des priorités du gouvernement Tebboune de par les décisions prises pour prospecter et faire l'inventaire du foncier destiné à la mise en place des zones industrielles et d'activités en rapport avec le secteur. Ce dossier est plus qu'important aux yeux de l'Exécutif qui veut se débarrasser des «semblants» de zones industrielles qui, au demeurant, sont arlésiennes. Après avoir enclenché une opération ressemblant à une enquête très poussée sur l'état du foncier industriel au niveau national, voilà que maintenant la tutelle de l'industrie et des mines en étroite collaboration avec le ministère de l'Intérieur vient d'instruire les walis d'ordonner aux directeurs de l'industrie et des mines au niveau des wilayas de revoir la carte d'installation des zones industrielles et d'en éliminer beaucoup d'entre elles qui occupent des surfaces du foncier sans pour autant être exploitées. Les walis sont impliqués dans cette entreprise qui consiste à récupérer le patrimoine foncier étatique et faire une sorte de réorientation judicieuse touchant les petites et moyennes entreprises et mettre de l'ordre dans la gestion du foncier qui ne répond pas au profil en rapport avec l'activité industrielle tous azimuts. L'Exécutif veut faire de l'industrie un élément de développement durable pour éviter la reproduction des expériences qui ont coûté cher à l'Etat sur le plan financier. Les consignes qui ont été données aux directeurs de l'industrie et des mines au niveau de chaque wilaya consistent en la récupération des hectares du foncier qui ne correspond pas à la vocation industrielle et aussi mettre un terme aux zones industrielles qui ne gardent que le nom qui fait allusion à l'activité.Pour ainsi dire, la prospection et l'investigation s'inscrit dans un objectif qui vise à récupérer l'argent injecté dans ces zones industrielles alors qu'elles n'existent même pas d'après le rapport des experts désignés par le ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda. L'affaire du foncier s'apparente à une véritable révision de la conception industrielle, pour ne pas dire une nouvelle stratégie qui évince son ancêtre qui a été initiée par son prédécesseur, Abdessalem Bouchouareb en l'occurrence. Le dossier du foncier industriel refait surface sur la scène politique, il s'impose comme préoccupation majeure du gouvernement de Tebboune à l'aune des polémiques que ravivent les protagonistes que se soit au niveau de l'Exécutif ou des opérateurs économiques activant dans le secteur industriel en particulier. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, a instruit les cadres de son département ministériel de lui élaborer un rapport étayé sur la situation du secteur dans son volet qui a trait au foncier industriel. C'est une manière de faire une évaluation détaillée de la période où l'ex-ministre Bouchouareb était aux commandes du ministère de l'Industrie et des Mines. Le rapport, qui sera publié incessamment, a été entamé en coordination avec les services qui dépendent du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. L'opération concerne 39 zones industrielles qui ont été créées de façon sporadique et certaines d'entre elles ne sont même pas exploitables. L'investigation sur le terrain a révélé que 11.600 hectares de ce qui devrait être des zones industrielles destinées à l'investissement sont en friche. Cette enquête qui vient d'être actionnée par la tutelle, en coordination avec le ministère de l'Intérieur, semble cibler l'héritage de Bouchouareb et sa stratégie industrielle. Tout le monde focalise l'attention sur le dossier de l'automobile, alors que, selon certaines sources proches de la question du foncier, celle-ci soulève l'affaire des choix relevant de la stratégie industrielle dans sa globalité qu'avait initiée l'ex-ministre Bouchouareb. Donc toute la problématique est de savoir pourquoi la tutelle et son nouveau ministre Mahdjoub Bedda n'abordent pas le dossier dans sa globalité en ouvrant une enquête en ce qui concerne le secteur de l'industrie et des mines en général au lieu de s'arc-bouter sur des filières précises?! Selon des sources bien informées du secteur de l'industrie, Bouchouareb se trouve dans le collimateur d'un lobby bien implanté dans ledit secteur, qui n'a pas vu d'un bon oeil l'approche proposée par l'ex-ministre consistant à mettre en place une nouvelle stratégie nationale de l'industrie. Dans ce sens, les observateurs du secteur de l'industrie soulignent que «la perspective de l'ouverture des mines attise les appétits. Le ministère de l'Industrie et des Mines n'en a cure. Il renforce les capacités industrielles des fleurons existants en injectant 75 millions de dollars dans le développement de Ferphos. Il planche sur la mine de sel Chloral de Biskra. Il tente une réorganisation du marché anarchique des matériaux de construction et travaille sur les hypothèques des carrières de sable dont le trafic en tout genre échappe à l'Etat. Il renforce Asmidal...et relance enfin Ghar Djebilet, qui malgré la défiance des Qataris, est toujours l'objet d'intérêt des Chinois, des Russes et des Espagnols», précisent les observateurs avertis de la stratégie industrielle. La question du foncier industriel est un élément remontant à la première génération de la réforme industrielle, c'est-à-dire depuis les années 90, ce qui veut dire que ce même imbroglio n'a pas fait son apparition au moment où Bouchouareb a pris les commandes du secteur de l'industrie et des mines. A suivre les analyses de certains économistes, la conception industrielle appuyée à une espèce de stratégie globale visant à insuffler la matrice de l'industrie nationale, était plus que jamais présente dans le programme qu'a lancé l'ex-ministre de l'Industrie Abdessalem Bouchouareb dans la mesure où cette conception visait à relancer l'industrie manufacturière qui est considérée comme « un moyen catalyseur dans le développement économique du pays et de porter les exportations du pays hors hydrocarbures à un niveau significatif à l'horizon 2020». Ce sont des avis d'économistes qui tranchent avec la réalité de l'industrie algérienne qui peine à réaliser l'objectif de deux chiffres. Le ministère de l'Industrie et des Mines version Bouchouareb semble focaliser son intérêt sur un choix qui déplaît à ceux qui ont vu dans la réhabilitation d'El Hadjar et d'autres fleurons de l'industrie nationale une espèce de reflux de certains rapaces qui cherchaient le démantèlement du tissu industriel avec tout ce qu'il véhicule comme tares pour qu'après l'opération soit gérée en sous-main c'est-à-dire juste une sous-traitance qui finirait par brader ce qui reste comme potentiel à relancer sur le plan industriel. La mesure qui consiste à envoyer des experts du ministère de l'Industrie par ordre de Mahdjoub Bedda fait dire à beaucoup d'observateurs que ce qui se trame derrière cette opération est plus un règlement de comptes et aussi une manière de faire table rase sur l'héritage de l'ex-ministre Bouchouareb y compris par rapport à la stratégie industrielle qui a été mise en oeuvre pour booster l'économie algérienne et faire du développement diversifié son fer de lance.