Le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune Il ne s'agit pas là d'une démarche conjoncturelle qui obéit à une logique relevant d'un positionnement idéologique ou d'une conception qui fait de la cooptation, comme c'était le cas avant, son alpha et son oméga. L'arrivée de Tebboune aux commandes du Premier ministère semble visiblement inaugurer une autre étape qui casse avec un décor qui se voulait plein de bruit et de vacarme, mais sans résultats et objectifs concrets. Le Premier ministre a présidé une réunion du Conseil interministériel consacré au projet du «port -centre» d'El Hamdania à Tipasa, en insistant de la sorte pour impliquer davantage les entreprises publiques dans la réalisation de ce gigantesque port. Cette déclaration est vue comme une nouvelle démarcation émanant d'un Premier ministre qui veut réhabiliter les entreprises publiques connues pour la qualité et l'efficacité de leur prestation dans le domaine des travaux publics et dans le secteur industriel en général.Ce Conseil interministériel a vu la participation des ministres des Affaires étrangères, des Finances, des Travaux publics et des Transports. C'est dire que l'importance de ce projet est d'ordre stratégique. Cet engouement affiché envers la réhabilitation des secteurs stratégiques et névralgiques de l'Etat montre on ne peut plus clairement que les pouvoirs publics veulent en finir avec le bricolage et avec une espèce de volontarisme burlesque qui n'a pas fait en sorte d'améliorer la situation économique de notre industrie ni son redressement.Dans ce sens, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune est convaincu d'aller de l'avant pour booster l'industrie nationale en s'arc-boutant sur les entreprises publiques qui sont en mesure d'être concurrentielles. Dans le même sillage, le Premier ministre précise qu'il faut «renforcer la participation des entreprises publiques nationales dans les différentes phases de réalisation de ce projet, notamment dans les segments où le savoir-faire algérien est avéré et mettre en oeuvre les dispositions nécessaires pour la libération de l'emprise du projet», et d'ajouter qu'il faut «mobiliser leurs ressources en vue de contribuer à la maîtrise de ce projet vital pour le développement économique du pays», a-t-il martelé.Il ne s'agit pas là d'une démarche conjoncturelle qui obéit à une logique relevant d'un positionnement idéologique ou d'une conception qui fait de la cooptation comme c'était le cas avant, son alpha et son oméga, bien au contraire, dans cette nouvelle stratégie économique et politique que vient d'entamer le Premier ministre Tebboune, le gouvernement veut se débarrasser de toutes les pratiques qui ont fait que l'économie nationale s'est vue empêtrée dans une spirale hypothéquant ainsi son décollage et son redressement après avoir injecté des sommes mirobolantes pour sa relance.Les instructions de Tebboune se font sentir au niveau des secteurs stratégiques de notre tissu industriel, à l'image du complexe d'El Hadjar et de la Snvi. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, s'est attelé à la tâche en entamant une série de réunions, de concertations et de dialogues avec les gestionnaires et les cadres dirigeants et secrétaires généraux de ces deux complexes qui constituent le fleuron de l'industrie nationale. L'objectif est «d'avoir des explications sur le management, les modes d'approvisionnement en matières premières, les difficultés financières et techniques ainsi que le climat social au sein du complexe en incitant l'implication du partenaire social et à trouver avec lui les solutions adéquates», et d'ajouter, qu'il faut «répondre efficacement à toutes les préoccupations des travailleurs et à combler les insuffisances constatées», a-t-il précisé Mahdjoub Bedda.Le ministre de l'Industrie et des Mines l'a dit clairement, les réunions et les rencontres initiées par sa tutelle avec les gestionnaires et le partenaire social dans le secteur économique public visent à «promouvoir le complexe et son rôle fondamental pour contribuer au redressement économique», a-t-il affirmé.Les mêmes rencontres attendent la Snvi à travers ses gestionnaires et les représentants des travailleurs pour mettre en oeuvre une nouvelle approche consistant à booster le complexe spécialisé dans les véhicules industriels. La nouvelle politique économique que prône le gouvernement de Tebboune veut rompre avec l'approche vacillante et indécise du gouvernement précédent qui n'a pas su utiliser l'atout financier à bon escient. La réhabilitation du patrimoine économique de l'Etat va de pair avec le privé national productif pour enclencher une dynamique industrielle pourvoyeuse de la richesse et de l'emploi dont le pays a tant besoin. Le retour aux entreprises publiques connues pour leur efficacité et qualité avérées n'est que justice rendue pour un secteur qui a été sacrifié sur l'autel d'un bradage qui n'a servi qu'une poignée de véreux et de spéculateurs qui n'ont fait que saborder le potentiel économique du pays et contribuer au dysfonctionnement du Trésor public.