La relance de l'industrie telle que promise par l'ex-ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, n'a pas eu lieu. Comme une montagne qui accouche d'une souris. Néanmoins, sous son règne, ce sont le scandale, l'improvisation et les croupières taillées aux vrais investisseurs qui sortent du lot. Le système de celui qui fut cité dans le scandale des Panama Papers était cousu de fil blanc. Des milliards engloutis dans des projets dont on n'a rien tiré comme profit, comme l'a révélé le Premier ministre, et dont le coût serait de 7 000 milliards de dinars. Une industrie automobile mal conçue, un marché déstructuré, des secteurs financés jusqu'à saturation, un foncier industriel distribué à la tête du client, un climat des affaires des plus décourageants et, de surcroît, cette arrogance affirmée et publiquement assumée. En somme, la gestion du secteur par Abdeslam Bouchouareb, durant plusieurs années, , a plutôt consisté en une mise au pas autoritariste d'un secteur aussi névralgique, qu'en une politique pensée et réfléchie à même de relever le défi du développement industriel. Les années Bouchouareb à la tête de l'industrie viendront témoigner de l'ampleur du désastre et de l'incompétence, d'abord, de tout un système. Ensuite, d'un homme qui aura plutôt fait perdre du temps, de l'énergie, des opportunités et des finances au pays. La décision de Mahdjoub Bedda de "démanteler" le système Bouchouareb en commençant, d'abord, par le renvoi de l'équipe de l'ex-ministre des postes de responsabilité et, ensuite, à réviser toute la politique, est vitale. Même si tout a l'air d'un jeu politique où l'équipe Tebboune pourrait se défausser sur sa précédente au gouvernement en cas d'échec, il n'en demeure pas moins que les années Bouchouareb ont mis le pays sur la corde raide. Mohamed Mouloudj