Le glissement de terrain est survenu au niveau du chantier de construction, à la cité La Concorde, commune de Bir Mourad Raïs Le petit garçon de 11 ans qui disait à sa maman quelques heures auparavant: «Quand je serai grand, j'irai à l'étranger» est parti pour ne plus revenir... au Paradis certainement. «Un enfant de 10 ans a succombé à ses blessures dans la nuit de lundi à mardi à l'hôpital Mustapha Pacha suite au glissement de terrain survenu au niveau du chantier de construction à la cité La Concorde, commune de Bir Mourad Raïs (Alger)», a indiqué hier le chargé de l'information auprès des services de la Protection civile de la wilaya d'Alger. Un communiqué laconique. Il illustre toute la tragédie vécue hier par un des quartiers les plus populaires de la banlieue algéroise. A l'appel de la prière d'Al Maghreb a répondu un bruit sourd. On était loin de se douter qu'à ce moment précis un drame allait se jouer. Qu'un petit garçon de 11 ans allait perdre la vie en ce début de rare douce nuit d'été. Le bonheur d'une famille modeste algérienne allait être brisé. La maman est effondrée, en pleurs mais digne. Comme pour rendre un dernier hommage à son enfant. A son corps trop fragile emporté par le déferlement d'un éboulement de terrain provoqué par une entreprise de construction. Le combat était inégal. Gavroche est tombé. Il s'est tu. Pour l'éternité. Avant que ce souffle d'oiseau ne s'éteigne, une colère noire s'est emparée des habitants de la cité martyrisée: La Concorde. Une cité emblématique construite durant la guerre de libération. Mythique et populaire. Comme le sont plusieurs quartiers de la capitale. La Casbah, Soustara, El Madania... Grouillante où règne une promiscuité entre ses habitants. Une condition qui a fait d'eux des membres d'une même famille qui allait subir les foudres de la nature agressée. Les travaux engagés par une entreprise de travaux publics en contrebas de la cité ont été à l'origine de la catastrophe. Un terre-plein où se trouvait un site de vente de moutons pour l'Aïd allait se dérober sous les coups de boutoir d'un Poclain qui s'acharnait contre une falaise pour ériger probablement une promotion immobilière. Quatre enfants et un adulte qui y étaient se sont retrouvés ensevelis sous une tonne de terre. Les pompiers venus à la rescousse ont tout juste eu le temps de les évacuer vers l'hôpital Mustapha Pacha. Les jeunes de la cité, révoltés ont perdu leur sang-froid. Ils en sont venus aux mains avec des agents de la Protection civile venus éteindre les engins incendiés de l'entreprise, sous nos yeux. Il s'ensuivit une atmosphère tendue, des réactions violentes. Pris à partie par les jeunes «insurgés» qui les caillassaient, les pompiers ont dû battre en retraite. Il aura fallu l'intervention des forces antiémeute pour que les choses rentrent dans l'ordre. C'est dans la matinée d'hier que fut annoncée la triste nouvelle. Le petit garçon de 11 ans qui disait à sa maman quelques heures avant: «Quand je serai grand, j'irai à l'étranger...» est parti pour ne plus revenir...au Paradis certainement. Le procureur de la République ordonne une enquête Le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Rais a indiqué, hier dans un communiqué, avoir ordonné l'ouverture d'une enquête «approfondie» suite au glissement de terrain qui s'est produit lundi soir au quartier Sidi Yahia (Alger), afin d'en déterminer les causes et présenter les responsables devant la justice. Un enfant de 10 ans est décédé dans cet accident tragique et cinq autres personnes âgées entre 3 et 45 ans ont été blessées. Trois de ces victimes avaient été immédiatement évacuées par des citoyens à la polyclinique de Bir Mourad Raïs où elles ont reçu les premiers soins.