Le verdict de cette affaire, examinée en référé par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs, qui avait ordonné l'arrêt des travaux, est attendu pour aujourd'hui. La tension n'est pas retombée à la cité Bois-des-Pins (Hydra) qui vit depuis plusieurs jours sous haute surveillance policière. À la veille du verdict dans le jugement de l'affaire Bois-des-Pins, examinée en référé par le tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs, l'Association des sages de ce quartier ainsi que les avocats de la défense ont animé hier une conférence de presse au siège de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) à Alger-centre. Objet : répondre aux déclarations de la DGSN faites il y a une semaine, concernant l'affaire Bois-des-Pins et l'annonce de dépôt d'une plainte. “Cette année, nous passons notre ramadhan sous occupation policière. Ils sont partout dans notre cité, sur nos terrasses, dans nos cages, devant nos portes…”, s'est plaint Abdelghani Mehani, porte-parole de l'Association des sages du quartier Bois-des-Pins. M. Mehani, dont le corps porte encore les stigmates de son arrestation, est revenu sur les genèses de l'affaire Bois-des-Pins et répond aussi à la DGSN qui nie toutes les accusations de violence commises par ses éléments. “Ce sont des déclarations mensongères ; il y a eu agression, dépassement et violence policière dans cette affaire. Comment peut-il nier cela alors que des blessés ont été enregistrés du côté des citoyens et de la police. Des vidéos de ces agressions existent et inondent le net”, répond-il. Il accuse, également, le DGSN, le wali d'Alger, le directeur de la sûreté de la commune de Bir-Mourad-Raïs ainsi que le commissaire de la Colonne Voirol d'“agression et de tentative de meurtre” contre sa personne lors de son arrestation. D'ailleurs, une plainte sera déposée dans ce sens contre ces quatre personnes au tribunal correctionnel de Bir-Mourad-Raïs, insistera-t-il. Les avocats de la défense ont déclaré que les vidéos de l'arrestation de M. Mehani ainsi que celles des violences policières seront ajoutées au dossier de cette affaire. “Sous les ordres du DGSN, des policiers se sont acharnés contre moi en me frappant à la tête jusqu'à ce que je m'évanouisse et même dans cet état, ils ont continué à me rouer de coups dans l'intention de me tuer. Je les ai entendus de mes propres oreilles proférer ce type de menace”, témoigne-t-il. Une autre plainte sera également déposée contre le ministère de l'intérieur dans le même tribunal. Elle s'ajoutera aux 14 plaintes déposées le 10 juillet dernier par les habitants de la cité Bois-des-Pins au tribunal correctionnel de Bir-Mourad-Raïs contre la police pour violence, agression et destruction de biens d'autrui. Ces plaintes sont accompagnées de plus de quinze certificats médicaux légaux. Le verdict de l'affaire examinée en référé par le tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs sera rendu aujourd'hui. Les avocats de la défense se sont montrés très optimistes. Pour rappel, les habitants de la cité Bois-des-Pins ont déposé deux plaintes auprès du tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs. La première, de fond, a porté sur la légalité des travaux ainsi que sur la priorité du terrain, bien indivisible des habitants propriétaires. La seconde, déposée en référé, avait pour objectif de “stopper immédiatement les travaux jusqu'au jugement de fond”, comme le stipule la loi. Lors de cette conférence de presse, les avocats ont dénoncés le “flou” qui entoure ce projet et les autorités — APC et wilaya d'Alger — qui, selon eux, se rejettent la responsabilité, estimant que l'implantation du parking s'est faite sans respecter la légalité et absence de l'enquête commodo et incommodo et le permis de construction. “Toutes ces questions ont été posées au juge et nul ne peut être au-dessus de la loi. Sans le permis de construction, la wilaya d'Alger est en violation de la loi 90/29 article 53 de la loi de l'urbanisme qui stipule que toute personne physique ou morale doit avoir un permis de construction avant d'entamer son chantier de construction à l'exception du ministère de la défense”, ont expliqué les avocats. Selon des sources citées par l'Association des sages du quartier, le permis de construire a été signé avant-hier par l'APC de Hydra sous pression de la wilaya. “Cela s'appelle du faux et usage de faux”, ont-ils dénoncé.