Cette série d'attaques en moins de 24 heures replace Daesh au centre des préoccupations des opinions russe et occidentale. Le double attentat en Catalogne a levé le voile sur une véritable cellule terroriste qui préparait un attentat d'envergure. Les enquêteurs ont réussi à démanteler un réseau d'une douzaine d'individus, tous mêlés aux attaques terroristes de Barcelone et Cambrils. Le bilan définitif de l'action policière enclenchée juste après l'opération revendiquée par Daesh fait état de l'arrestation de quatre suspects, l'élimination de cinq autres à Cambrils. Trois cadavres de terroristes présumés qui avaient péri dans l'explosion survenue dans une maison où ils étaient retranchés ont été identifiés. «Nous pouvons presque dire que la cellule est totalement démantelée à Barcelone, puisque des personnes sont mortes, des personnes ont été arrêtées et que des identifications ont été rapidement réalisées et que d'autres recherches sont en cours dont nous ne pouvons pas parler en ce moment (...) nous pouvons dire que la cellule a été démantelée», a indiqué le ministre espagnol de l'Intérieur. Le chef du département de l'intérieur de Catalogne abonde dans le même sens, en soulignant que «le coup porté à Cambrils est important pour démanteler l'organisation, mais il reste en toute logique du travail à accomplir». Le fait est que les services dé sécurité sont convaincus que Barcelone a échappé à une attaque d'envergure. La police catalane est toujours à la recherche d'un terroriste qui pourrait être le conducteur de la camionnette de las Ramblas. «Nous ne pouvons considérer l'enquête comme terminée tant que nous n'avons pas localisé ou arrêté les personnes que nous croyons faire partie de cette cellule terroriste», a ajouté le chef du département de l'intérieur de Catalogne. Il convient de souligner que plusieurs membres de la cellule terroriste, âgés entre 17 et 26 ans, vivaient dans la petite ville catalane de Ripolli. L'imam de la mosquée de cette localité est soupçonné d'être en lien avec les terroristes. Deux autres attentats perpétrés en Finlande et en Russie viennent faire écho à l'évolution de l'enquête espagnole et donner la nette impression de liens entre toutes ces affaires. La proximité dans le temps des attaques, en sus de la franche revendication de Daesh, laisse peu de doute quant au caractère transnational d'une action de l'organisation terroriste qui voudraient donner le change aux puissances occidentales, de même qu'à la Russie. Le mode opératoire identique et l'origine marocaine des exécutants tend à faire croire à une opération commanditée. Il en est ainsi du profil de l'assassin de 18 ans, d'origine marocaine qui a tué deux personnes et blessé huit autres en Finlande. Il est présenté comme un demandeur d'asile. «Nous pensons que l'assaillant ciblait en particulier les femmes, mais des hommes ont été blessés après avoir tenté de défendre ces femmes», a déclaré la commissaire du Bureau national des enquêtes. «L'attaque a d'abord été qualifiée de meurtre, mais pendant la nuit, nous avons reçu des informations supplémentaires qui indiquent que les infractions pénales sont maintenant des meurtres et des tentatives de meurtres avec intention terroriste», a déclaré la police dans un communiqué. L'assaillant est toujours hospitalisé. La police ignore encore ses motivations. «Nous avons essayé de parler avec lui à l'hôpital, mais il n'a pas voulu s'exprimer», a déclaré Mme Granroth. D'après les médias finlandais, l'homme se serait vu refuser sa demande d'asile, une information qui n'a pas été confirmée par les autorités. En Russie, dans la ville de Sourgout, en Sibérie, Vers 11h20 heure locale (06h20 GMT), le terroriste a blessé au couteau sept personnes avant d'être abattu par la police. La revendication de Daesh n'a pas tardé. Cette série d'attaques en moins de 24 heures replace Daesh au centre des préoccupations des opinions russe et occidentale. L'organisation terroriste marque ainsi sa présence sur l'échiquier sécuritaire, sans avoir à dépenser d'importantes sommes d'argent. La radicalisation, qui semble très bien fonctionner avec les jeunes Marocains, procure à Daesh beaucoup de «satisfaction» en portant la menace en Occident même.