«Notre journal est condamné à disparaître, comme ont disparu ses deux principaux membres fondateurs: Kheireddine Ameyar et Bachir Cherif Hacène» «Un sit-in sera organisé demain au siège de la Maison de la presse Tahar Djaout.» A travers, un communiqué parvenu à notre rédaction, le collectif des salariés du quotidien La Tribune, dénonce «la mise à mort du journal décidée le 9 août dernier par des associés minoritaires de la Sarl éditrice du journal, Omnium Maghreb Presse». Pour les signataires du document, «quelles que soient les raisons invoquées pour justifier cette liquidation, nous réitérons énergiquement notre attachement à la sauvegarde du titre La Tribune: outil du travail et employeur d'une soixantaine de travailleurs tous corps confondus». «La Tribune a payé un lourd tribut, pour défendre la libre expression,(...) le droit à l'information, vu autrement, était sacralisé dans les colonnes de la Tribune avec respect, 23 ans durant. Ce qui n'a pas été sans conséquences au vu des difficultés de parcours traversées avec courage et détermination», peut-on lire également. «Aujourd'hui, et au nom de considérations commerciales et mercantiles, notre journal est condamné à disparaître, comme ont disparu ses deux principaux membres fondateurs: Kheireddine Ameyar et Bachir Cherif Hacène», est-il noté. «Cette mise à mort est qualifiée d'une décision unilatérale, arbitraire, prise par deux associés ne représentant que 18% des parts de la société», déplore-t-on. «Est-ce normal? Est-ce juste? Est-ce légal?», se demandent les salariés dudit journal. Les journalistes et personnel du quotidien La Tribune, affichent leur détermination à «résister pour défendre le titre qui a compté dans le paysage médiatique du pays» car, ils considèrent qu' «aucune décision d'ordre commercial ne peut et ne doit priver le citoyen de son droit à son journal chaque matin». Pour les contestataires, la perte de La Tribune, dans l'indifférence, peut constituer «un précédent grave» annonciateur «de mauvais jours pour toute la presse nationale qui s'est imposée, malgré son jeune âge, comme une force citoyenne contribuant gran dement à l'élargissement des espaces démocratiques et de la libre pensée en Algérie». A ce propos, le collectif du journal lance «un appel aux forces vives du pays, aux intellectuels, syndicats, organisations patronales, personnalités politiques et à tous les défenseurs des droits et libertés et enfin aux autorités compétentes du pays pour soutenir leur action et les rejoindre dans cet autre combat». Lors de son assemblée générale, tenue samedi dernier au siège du Syndicat national des journalistes (SNJ), et laissée ouverte jusqu'au recouvrement de leurs droits, le collectif a désigné ses deux représentants. Il a également décidé d'organiser un sit-in au siège de la Maison de la presse demain. A cette occasion, les protestataires invitent tous ceux qui croient à leur cause de les rejoindre à ce rassemblement. Il a été décidé de lancer un appel à l'ensemble des associés de la Sarl Omnium Maghrébin Presse pour tenir une assemblée générale extraordinaire conformément à la réglementation en vigueur, et à laquelle seront conviés les représentants des travailleurs, en tant qu'observateurs, afin de se prononcer sur le devenir du journal et des employés.