Nous, collectif de la Tribune assistons impuissants depuis le 09 aout 2017, à la mise à mort de notre journal sur décision des associés minoritaires de la SARL Omnium Maghreb Presse. Quelques que soient les raisons invoquées pour justifier cette liquidation, nous réitérons énergiquement notre attachement à la sauvegarde du titre La Tribune : outil de travail et employeur d'une soixantaine de travailleurs tous corps confondus. Mais, pas seulement. La Tribune a payé un lourd tribut, pour défendre la libre expression, principe de ses fondateurs pour qui «le droit à l'information, vu autrement» était sacralisé dans les colonnes de La Tribune avec respect, vingt trois ans durant. Ce qui n'a pas été sans conséquences au vu des difficultés de parcours traversées avec courage et détermination. Aujourd'hui, et au nom de considération commerciales et mercantiles, notre journal est condamné à disparaître, comme ont disparu ses deux principaux membres fondateurs : Kheireddine Ameyar et Bachir Cherif Hacène. Cette mise à mort est une décision unilatérale, arbitraire, prise par deux associés ne représentant que 18% des part de la société. Est-ce normal ? est-ce juste ? Nous, journalistes et personnel du quotidien La Tribune, sommes décidés à résister pour défendre le titre qui a compté dans le paysage médiatique du pays car, considérons qu'aucune décision d'ordre commerciale ne peut et ne doit priver le citoyen de son droit à son journal chaque matin. La perte de La Tribune, dans l'indifférence, peut constituer un précédent grave annonciateur de mauvais jours pour toute la presse nationale qui s'est imposée, malgré son jeune âge, comme une force citoyenne contribuant grandement à l'élargissement des espaces démocratiques et de la libre pensée en Algérie. À ce titre, nous lançons un appel aux forces vives du pays : aux intellectuels, syndicats, organisations patronales personnalités politiques et à tous les défenseurs des droits et des libertés et enfin aux autorités compétentes du pays pour soutenir notre action et nous rejoindre dans cet autre combat. Nous invitons tous ceux qui croient en la justesse de notre cause de nous rejoindre au sit-in qui aura lieu le mardi 22 août 2017 à la maison de la presse Tahar Djaout à 11 H.