Il faut dire que les élections locales ont souvent donné lieu à des empoignades, quand ce n'est pas à des rixes, plus ou moins de bas étage, entre les militants de différents partis et souvent, même, entre les postulants d'un seul et même parti, tant les ambitions sont féroces. Le décret portant convocation du corps électoral pour les élections locales du 23 novembre prochain ayant été signé par le président de la République, on peut dire que le coup de starter est d'ores et déjà donné en prévision des scrutins qui vont déterminer une nouvelle couleur des Assemblées communales et de wilaya. Les observateurs estiment que la révision constitutionnelle de février 2016 et les amendements apportés au Code portant régime électoral constituent un cadre garant de davantage de transparence et de régularité du scrutin. Lequel est conforté par la mise en place, le 4 mai dernier, d'une Haute Instance indépendante de surveillance des élections, la Hiise qualifiée à l'époque de «test réussi» par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nour-Eddine Bedoui. Cette instance, on peut l'imaginer aisément, aura beaucoup à faire le 23 novembre prochain parce qu'elle est garante de ces exigences qui fondent la crédibilité des élections. Il lui appartiendra de renforcer son image à cette occasion, en assumant pleinement ses tâches de surveillance du déroulement des opérations de vote et de dépouillement des bulletins, bureau par bureau, étayant par-là même les aspirations à la probité et à la transparence du mode électoral, tant attendues par les électrices et les électeurs. Il faut dire que les élections locales ont souvent donné lieu à des empoignades, quant ce n'est pas à des rixes, plus ou moins de bas étage, entre les militants de différents partis et souvent, même, entre les postulants d'une seul et même parti, tant les ambitions sont féroces. Avec la révision constitutionnelle, sont apparues de nouvelles dispositions de la loi organique portant régime électoral et c'est à la lumière de celles-ci que le 23 novembre prochain devrait être porteur de davantage de sérénité, et, qui sait, peut-être de davantage de qualité! Les contestations et les crêpages de chignon d'antan n'auront plus lieu d'être puisque les représentants de toutes les formations engagées dans le scrutin pourront exercer un droit de contrôle des opérations de vote, étape par étape et, le cas échéant, formuler toute contestation et introduire tout recours dans les procès-verbaux qui sanctionneront le dépouillement des bulletins. On le voit, ces prérogatives affinent la légalité du processus électoral et sa transparence réelle, auquel cas il sera difficile aux habituels pêcheurs en eaux troubles de crier à la fraude, comme ce fut souvent le cas, non sans raison, par le passé. APC et APW une fois élues devront assumer un mandat de 5 ans, leur composition passant par un mode proportionnel tandis que l'attribution des sièges devra obéir à l'ordre de classement des candidats par rapport à leur liste. Chacune des listes aux Assemblées populaires communales et de wilaya doit comprendre autant de candidats que de sièges à pourvoir et un nombre de suppléants qui ne peut être inférieur à 30% du nombre de sièges à pourvoir, conformément à la loi. Ainsi, dans le cas où aucune liste de candidature n'aura obtenu au moins un taux de 7% des suffrages exprimés, toutes les listes de candidature seront admises à la répartition des sièges. Le dépôt des listes validées par les partis et répondant aux conditions légales devra intervenir 50 jours avant la tenue du scrutin pour ne plus faire l'objet d'aucune modification, de quelque nature que ce soit. On connaîtra, sur cette base, la profession, le niveau d'instruction, le programme proposé et l'étiquette partisane de chaque candidat porté sur chaque liste! Autant dire que les choix des citoyens ne se feront plus à l'aveuglette, favorisant une loterie dont on devine par avance qui sera, comme toujours, le grand gagnant. C'est vrai que les mauvaises habitudes ont la vie dure et c'est vrai que les réflexes d'antan ne vont pas disparaître comme sous l'effet d'un coup de baguette magique. Toujours est-il que, pour un scrutin qui affecte si lourdement et si durablement la vie quotidienne des administrés de chaque commune, il serait peut-être grand temps de bien soupeser les pour et les contre, en fonction des missions urgentes et lointaines dont devront s'acquitter les futurs élus. De cette nouvelle expérience, seront tirés sans doute les enseignements nécessaires qui favoriseront la mutation constructive de la fonction, aujourd'hui simpliste et galvaudée, de maire d'une plus ou moins grande commune. Le pays a besoin qu'un jour, les élus locaux soient tout autant des hommes politiques d'envergure, capables de prétendre aux plus hautes fonctions de l'Etat, pour peu qu'ils disposent des qualités et de l'expérience requises, conjuguées à une probité unanimement reconnue. Ce jour-là, un pas de géant aura été franchi...