Une véritable bouffée d'oxygène pour l'économie tunisienne Près de la moitié des 4,58 millions de touristes étrangers qui ont visité le pays durant la période du 1er janvier au 10 août sont...algériens. Les Tunisiens se frottent les mains, le tourisme revit enfin! Cela en grande partie grâce aux touristes algériens. En effet, près de la moitié des 4,58 millions de touristes étrangers qui ont visité le pays durant la période du 1er janvier au 20 août sont...algériens. C'est le ministère tunisien du Tourisme qui l'affirme. Le nombre des touristes algériens qui ont visité la Tunisie depuis le début de l'année jusqu'au 20 août dernier a atteint 1,45 million de visiteurs, révèle-t- il dans un communiqué rendu public, il y a quelques jours. Une hausse estimée à 59,8% par rapport à l'année dernière selon la même source. Le nombre des Algériens de passage en Tunisie en juillet dernier a frôlé les 312.000 visiteurs, un chiffre en augmentation de 60,7% en comparaison de l'année 2016. Depuis le 1er au 20 août 2017, 380.000 Algériens sont rentré en Tunisie. Le poste frontalier d'Oum Teboul en Algérie a été le plus fréquenté avec le passage quotidien de 7000 voitures et de 25.000 personnes dans les deux sens. Des statistiques officielles montrent l'apport indéniable des touristes algériens dans le sauvetage de la saison touristique de leur voisin qui est, au passage, l'une de ses seules ressources en devises. Mais paradoxalement, une campagne antitouristes algériens est menée sur la Toile tunisienne. Les Algériens y sont comparés à des sauvages venus envahir leur pays. Oubliant que le niveau de vie en Algérie est supérieur à celui de la Tunisie, certains vont même jusqu'à parler de «profiteur des subventions de l'Etat tunisien» car, selon eux, ils achètent des produits tunisiens subventionnés... «On en a marre de ces Algériens qui viennent profiter de nos produits subventionnés. Ils sont arrogants et indisciplinés, on ne veut plus d'eux», écrit par exemple un pseudo activiste sur sa page facebook. Un statut qui est de suite partagé par ses amis qui y ajoutent des commentaires des plus insultants pour le peuple du million et demi de martyrs. Des pseudos experts eux sont allés qualifier l'apport des touristes algériens dans l'économie tunisienne des plus faibles. Dans leurs «analyses», ils argumentent leurs dires par le change des devises qui se fait au marché noir. Ce qu'ils estiment être une perte sèche pour l'économie tunisienne. Ils estiment aussi que le fait que le touriste algérien vient par route et loge souvent chez l'habitant fait que son apport pour le tourisme local était des plus faibles. Ce sentiment de rejet a été ressenti par beaucoup de touristes algériens qui ont passé leurs vacances en Tunisie. Ils estiment avoir été victime de discrimination flagrante par rapport aux touristes étrangers. D'ailleurs, beaucoup d'incidents du genre ont été signalés durant cette saison estivale contrairement aux années précédentes. Il y a même eu des agressions contre des touristes algériens. L'une d'entre elles a reflété cette discrimination qui n'est pas seulement chez certains tunisiens, mais même au niveau des hautes autorités du pays. En juillet dernier, deux bus transportant des groupes de supporters de l'USMA d'Alger qui avaient assisté à un match opposant leur équipe à une équipe libyenne, dans la ville de Sfax, ont été la cible d'agression à la cité Ezzouhour à Tunis. C'était lorsque les passagers d'un des deux bus ont tenté de secourir une femme en train de se faire braquer. Le même jour un couple d'Allemands s'est fait agresser à Nabeul. La ministre tunisienne du Tourisme, Selma Elloumi, s'est empressée de visiter les deux touristes allemandes agressées, sans faire de même pour s'assurer de la situation des Algériens qui ont été attaqués. Ce qui a provoqué une colère noire des Algériens qui ont pointé une discrimination inadmissible». Même des Tunisiens ont dénoncé le sentiment anti-algérien qui prévaut dans leur pays. «Il y a une stigmatisation des touristes algériens», dénonce par exemple un internaute tunisien. «Il faut ajouter que nous sommes des traîtres. Nous les stigmatisons, par exemple à Tunis le sabot fait une vraie chasse aux voitures algériennes. Le danger, c'est que nous n'avons pas le même concept de «l'honneur», ajoute un autre. Que se passe-t-il donc en Tunisie? Des pseudos activistes veulent-ils être comme à leur habitude dans la «vibe» en surfant sur l'épidémie antitouriste qui frappe le Sud de l'Europe? C'est en tout cas, un jeu des plus dangereux...