Encore une affaire qui éclabousse la scène sportive Alors que les débâcles sportives s'enchaînent pour les sélections nationales, sans évoquer la profonde «tombe» dans laquelle s'enfonce le football national, les scandales extra-sportifs viennent à chaque fois «entacher» un peu plus l'image de ce sport roi en Algérie. En effet, un dernier épisode vient aggraver davantage ce constat alarmant au point où l'on s'attend à une chute totale à tout moment et que les observateurs ne cessent de prévoir. Cela concerne le dernier dérapage qui a secoué la Fédération algérienne de football, dont l'auteur est le directeur technique national, Fodhil Tikanouine, qui vient d'être l'auteur, encore une fois, d'un geste irresponsable et dramatique qui témoigne, si besoin est, du grand malaise que vit cette structure de la FAF. Censé avoir une attitude humble et irréprochable au vu du poste qu'il occupe, Tikanouine s'est distingué encore une fois avec une sortie le moins qu'on puisse dire, déplacée et totalement dramatique. Cela s'est déroulé au Centre technique national de Sidi Moussa, lorsque Abdelkader Horr, un des cadres de cette direction technique nationale et ancien international algérien des années 1980, a été accusé de vol de la part du DTN, Fodil Tikanouine. A sa sortie du CTN, Horr a été surpris par Tikanouine qui a exigé des agents de sécurité de fouiller les affaires de son collègue, l'accusant d'avoir volé des documents importants de la DTN. Refusant de s'exécuter par respect à la personne, le DTN a beaucoup insisté avant de se rendre compte que Horr n'avait que des CD de chaâbi et autres affaires personnelles sur lui. Au-delà de l'incident lui-même, qui est déjà très grave, ce genre de comportements dénote l'atmosphère qui règne dans les couloirs de la FAF. Il existe un climat de suspicion entre les membres de la DTN. Une nouvelle affaire qui vient éclabousser la FAF et la DTN plus précisément, mettant une nouvelle fois le président Zetchi dans une position inconfortable. Une affaire presque similaire à celle qui s'est déroulée entre Tikanouine et l'ex-DTN, Taoufik Kourichi, lorsque le premier a tenté d'enregistrer secrètement son collègue via son portable personnel. Un geste déplacé qui a provoqué le divorce entre les deux hommes, avant d'être enterré par la FAF. Touché dans son amour-propre, Abdelkader Horr s'est confié hier à nos confrères du journal Le Buteur, déclarant: «Ce monsieur m'a accusé de vol devant tout le monde sans le moindre scrupule. Il a voulu salir ma réputation, honte à lui! El Hamdoulilah, les agents de la Sûreté nationale n'ont rien trouvé chez moi. Je ne vous cache pas que je suis bouleversé par cette accusation, mais sachez que je ne vais pas me taire. Je compte déposer plainte auprès du procureur général et le tribunal tranchera ensuite. En tout cas, j'ai la conscience tranquille.». Encore une affaire qui fragilise la FAF et son président, Kheïreddine Zetchi dont l'élection a fait grincer quelques dents, tant l'intervention du ministre Ould Ali s'était fait sentir. Depuis, le nouveau patron de la FAF peine à asseoir son autorité. La manière dont sont prises certaines décisions, les affaires extra-sportives telle que la querelle entre le président de la LFP Mahfoud Kerbadj et lui ou celle entre Tikanouine et Horr donnent l'impression qu'il ne cesse de s'enfoncer dans la déperdition. La mise en question de la légitimité de Kheïreddine Zetchi à la tête de la FAF est en train de peser sur le fonctionnement du football algérien qui avait beaucoup plus besoin de réformes, de sérénité et de sang neuf. Mais rien de cela n'est venu, au contraire, on reconduit les mêmes pratiques d'avant et on risque donc de se retrouver très vite au bord du naufrage.