Le président du CIO lors de son discours à Lima Si cette double attribution pour les JO 2024 et 2028 garantit pour Thomas Bach, président du CIO, une «stabilité» au sein de son institution, elle intervient cependant dans un contexte compliqué pour le mouvement olympique. Le président du CIO Thomas Bach a conclu avant-hier à Lima une session «historique» qui a attribué les JO 2024 à Paris et 2028 à Los Angeles, mais la crise nord-coréenne et l'incertitude sur la présence de la Russie à Pyeongchang demeurent. «La session a été une réussite avec en point d'orgue la décision historique d'attribuer simultanément les JO 2024 et 2028 à deux grandes villes et pays attachés au mouvement olympique», s'est félicité Thomas Bach. 24/28 attribués, place donc maintenant à la phase de candidature pour les JO d'hiver 2026 qui s'ouvrent à la fin du mois et qui seront attribués en 2019 à la session de Milan. Si cette double attribution pour 2024 et 2028 garantit pour M. Bach une «stabilité» au CIO, elle intervient cependant dans un contexte compliqué pour le mouvement olympique. «Le nom de Carlos Nuzman n'a pas été prononcé durant la session», a relevé Thomas Bach vendredi lors de son ultime conférence de presse, rappelant encore une fois que «l'on ne peut sanctionner quelqu'un que s'il y a des preuves». Pourtant, au-delà des réjouissances qui ont entouré l'élection de Paris et Los Angeles, le sort de l'ancien membre brésilien du CIO et de l'enquête menée à la fois par la justice brésilienne et française a alimenté les conversations. M. Nuzman, président à la fois du comité de candidature et d'organisation des JO de Rio, a été mis en cause la semaine dernière par la justice brésilienne pour des soupçons de corruption dans l'attribution des Jeux. A cinq mois des JO de Pyeongchang (9-25 février 2018), la crise dans la péninsule coréenne continue à inquiéter même si Bach a répété que la position du CIO «n'a pas changé et notre confiance demeure». Son porte-parole l'avait réitéré la veille: «Il n'y a pas de plan B». «Nous appelons à une solution diplomatique et à la paix», a encore souligné Bach appelant à une trêve olympique négociée sous l'égide de l'ONU. Autre incertitude, celle qui pèse sur la participation des athlètes russes à Pyeongchang. La commission Schmid nommée par le CIO pour passer au crible le rapport McLaren qui a mis en lumière un dopage d'Etat systématique aux JO de Sotchi rendra-t-elle ses conclusions à temps? Bach a répondu avoir «toute confiance dans le fait que la commission Schmid aura terminé son travail avant l'ouverture des JO de Pyeongchang». Après l'élection la veille de l'ancien secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à la présidence de la commission d'éthique, le CIO a également procédé vendredi à l'élection de huit nouveaux membres, dont Jean-Christophe Rolland, président de la Fédération internationale d'aviron, qui devient le 3e membre français du Parlement olympique avec Guy Drut et Tony Estanguet. Autres nouveaux élus, le Belge Ingmar De Vos, qui préside la Fédération internationale d'équitation ou encore Baklai Temengil, une représentante de la petite île micronésienne de Palaos, qui ne compte qu'un peu plus de 21 000 habitants. Dans le même temps, le CIO a renouvelé les mandats de ses 16 membres. Parmi eux figure le cheikh koweïtien Ahmad al-Fahad al-Sabah, membre influent à la fois de la Fédération internationale de football (FIFA) et du CIO et qui a démissionné en avril dernier du conseil de la FIFA après avoir été mis en cause dans une enquête de la justice américaine pour des soupçons de corruption. Par ailleurs, le CIO qui avait contribué à la participation d'une équipe de réfugiés durant les JO de Rio, a également décidé vendredi la création d'une Fondation visant à construire des équipements sportifs destinés aux réfugiés. «Le sport est important pour les réfugiés, cela offre des lieux sûrs, donne une identité et permet l'intégration», a souligné Filippo Grandi, chef du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l'ONU, partenaire de cette fondation.