Le vice-ministre de la Défense nationale L'opération d'hier est la deuxième de son genre en Algérie. Elle a concerné la destruction de 5970 mines antipersonnel. En présidant, hier, la phase finale de la destruction des mines antipersonnel dans le Polygone central de l'air de la 1ère Région militaire, sis dans la région de Hassi Bahbah (wilaya de Djelfa), le vice-ministre de Défense nationale Ahmed Gaïd Salah, a saisi l'occasion pour appeler la communauté internationale à la nécessité de s'unir afin de confronter et surmonter les défis majeurs auxquels la planète fait face. «La sécurité de la planète, pour être assurée exige de nous de confronter et de surmonter d'autres défis majeurs dont le terrorisme transnational, y compris les causes de sa persistance et de sa propagation, notamment l'extrémisme sous toutes ses formes: le trafic de drogues, le blanchiment d'argent, le trafic d'armes et d'êtres humains», a insisté le vice-ministre de la Défense nationale dans son allocution. L'union contre le phénomène du terrorisme et le trafic sous toutes ses formes doit, ajoute le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, être un impératif au même titre que la destruction des mines antipersonnel pour laquelle les Etats soucieux de la paix dans le monde ont donné un ultimatum pour leur destruction finale à l'horizon 2025. L'opération de destruction du dernier stock de l'Armée nationale populaire en mines antipersonnel (5970) sur, rappelons-le, près de 9 millions de mines héritées du colonialisme français, s'est déroulée par ailleurs, a-t-il déclaré en présence de membres du gouvernement, du corps diplomatique accrédités en Algérie, dont des attachés militaires, ainsi que des autorités militaires et des représentants de la société civile. L'opération de destruction des mines antipersonnel dans le polygone de l'air de Hassi Bahbah est la deuxième de son genre après celle du 24 septembre 2004 qui s'est déroulée sous la supervision du président de la République. Première opération en 2004 La destruction des mines antipersonnel est appliquée par l'Algérie suite à sa ratification des dispositions de la convention d'Ottawa portant sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et leur destruction. La cérémonie de destruction d'hier a été précédée par une allocution de bienvenue prononcée par le commandant de la 1ère Région militaire, le général-major Lahbib Chentouf. Après quoi le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah a donné au nom du président de la République le coup d'envoi de l'opération de destruction du stock. Dans une allocution prononcée à cette occasion, le vice-ministre de la Défense nationale s'est dit très honoré de présider une telle opération au nom du président de la République «C'est pour moi un insigne honneur que de présider, au nom de Son Excellence, Monsieur le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, la cérémonie de destruction du stock restant de mines antipersonnel détenu par l'Armée nationale populaire, en conformité avec nos obligations internationales découlant de la mise en oeuvre de la convention dite d'Ottawa, sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, conclue à Oslo le 18 septembre 1997 et ratifiée par notre pays le 17 décembre 2000. Par la suite, le vice-ministre de la Défense nationale a rappelé à l'assistance quelques passages de l'allocution du président de la République qu'il a tenue en 2014 au même endroit. «En ce lieu, précisément et en date du 24 novembre 2004, Son Excellence M.le président de la République, avait souligné que «l'Algérie tenait, à travers cette cérémonie de destruction de son stock de mines antipersonnel, à démontrer son adhésion active et réelle à la démarche entreprise par la communauté internationale, visant à débarrasser le monde de cette arme meurtrière», a-t-il rappelé. 7300 victimes civiles Le président de la République, a poursuivi dans son allocution, cite Gaïd Salah, à souligner que «ce sont les circonstances particulières auxquelles l'Algérie a dû faire face dans ce domaine, qui nous ont contraints à entamer une démarche résolue de déminage et d'assainissement du territoire national, bien avant l'adoption de la convention d'Ottawa en 1997, sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction. De par son histoire et son ferme attachement aux instruments de désarmement et de droit humanitaire, l'Algérie a embrassé une noble cause, en adhérant à cette convention». Revenant à son allocution, le chef d'état-major de l'ANP a fait savoir que les résultats réalisés aujourd'hui constituent le fruit d'un travail assidu et des efforts laborieux qui ont été fournis pour délivrer notre pays des mines disséminées par le colonisateur le long de nos frontières Est et Ouest et qui ont causé des milliers de victimes. «Sans trop m'étendre en propos, l'épreuve du terrain ayant toujours été pour moi plus authentique et plus expressive que les paroles, je voudrais juste souligner, à cette occasion, que les résultats obtenus aujourd'hui n'auraient pu être concrétisés n'était-ce le travail assidu, les efforts laborieux et le suivi rigoureux et permanent sur le terrain, le tout inspiré, sans nul doute, par une conscience partagée, à plus d'un titre, par les acteurs, quant aux défis que présente ce souci à l'échelle nationale et internationale. Ce souci majeur a imposé un travail draconien, sincère et assidu dont l'achèvement a été une source de satisfaction personnelle et collective, voire de fierté d'avoir accompli la mission, par amour de Dieu et de la patrie. Aussi, je saisis cette opportunité pour adresser mes remerciements les plus vifs aux pays, ainsi qu'aux organisations internationales, qui nous ont soutenus, non seulement dans la mise en oeuvre et la vulgarisation de la convention d'Ottawa, mais également pour leur aide et leur contribution salutaires à l'assainissement des zones minées par le colonialisme, épargnant ainsi à nos concitoyens davantage de souffrance, sachant que ce fléau a engendré 7300 victimes civiles, dont 4830 durant la guerre de Libération nationale et 2470 après l'indépendance», a conclu le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. Intervenant après lui, le président de l'Assemblée des Etats parties à la convention,Thomas Hadjnoczi, a tenu à féliciter l'Algérie pour son respect de tous ses engagements et à travers l'exécution des dispositions de la convention d'Ottawa, en saluant le choix de cette date qui coïncide avec le 20ème anniversaire de l'adoption de ladite convention d'Ottawa.