Quatorze ans après avoir créé sa première chaîne consacrée au sport, le holding beIN Media Group, dirigé par Nasser al-Khelaïfi, l'homme de confiance de l'émir du Qatar, Tamim Ben Hamad al-Thani, a atteint aujourd'hui 60 millions d'abonnés à travers le monde et présents dans 43 pays différents. C'est un groupe de médias diversifiés dans le sport et le divertissement. Ils sont présents dans différentes verticales allant de la création de contenus à l'agrégation et à la distribution selon les territoires où ils opèrent. BeIN Media Group ce n'est plus seulement du sport, mais également de la jeunesse avec des chaînes pour enfants comme Baraem, mais aussi du cinéma et du divertissement. Le bouquet de chaînes sportives beIn Sports qui est présent en France depuis 2012, mais également en Espagne, aux Etats-Unis et en Asie. En 2016, le groupe a investi massivement dans le divertissement. Il a acheté d'abord à Cannes le fameux studio américain indépendant Miramax, créé par les frères Weinstein puis racheté par Disney. Miramax, qui a produit les films de Quentin Tarantino et de Shakespeare in Love, possède un catalogue de 700 films. Après avoir perdu les droits de la Ligue des champions au profit de SFR, beIN Sports doit maintenant faire face à la remise en question des droits de la Ligue 1. En août 2016, en pleine crise politique en Turquie, beIn Media a déboursé 1,5 milliard de dollars afin de finaliser la plus grosse acquisition de son histoire: Digiturk, la première plateforme de télévision payante en Turquie. Forte de 3,3 millions d'abonnés, Digiturk diffuse de nombreux championnats de football ainsi que des films et des séries, locaux ou issus de studios américains comme HBO, Disney, Warner ou NBC Universal. C'est un grand coup porté contre le groupe saoudien MBC, qui était jusque-là le roi du divertissement dans le Monde arabe et oriental. Youssef al-Obaidly, directeur général délégué de beIN Media Group et président de beIN Sports France, a établi une stratégie agressive car la France est un marché extrêmement difficile en raison de la présence de deux importants groupes audiovisuels: Bolloré, qui possède Canal+ et Drahi qui possède SFR. Après avoir perdu les droits de la Ligue des champions au profit de SFR, beIN Sports doit maintenant faire face à la remise en cause des droits de la L1. Le foot français est au coeur de l'offre de beIN Sports. Face à la concurrence de Canal+ et de SFR, les enchères pourraient s'envoler. Yousef al-Obaidly assure que beIN Sports sera dans la course, quitte à trouver des alliés. Mais le Qatar est un pays riche et injecte 600 millions d'euros dans beIN Sports. Avec 3,5 millions d'abonnés sur beIN Sports en France, il débauche plusieurs abonnés de Canal+ notamment. Après la guerre entre Canal+ et beIN Sports c'est le temps de la paix et les deux groupes pourraient s'allier contre SFR, le nouveau venu. [email protected]