Les jeunes s'étaient rués vers des métiers faciles et rentables en délaissant l'agriculture Pour le ministre de la Formation professionnelle, Mohamed Mebarki, «il est plus que nécessaire que les jeunes optent pour ce créneau d'activité porteur». Ce n'est pas une hypothèse, mais c'est un fait réel avéré et auquel les spécialistes doivent se pencher très sérieusement: les jeunes Algériens fuient le secteur agricole. Pas moins de 600 000 postes d'emploi se rapportant à l'agriculture et à l'agroalimentaire et l'agro-industriel de façon générale sont encore vacants. C'est quand même bizarre dans un pays où le taux de chômage a fait une brusque poussée passant de 9 à 12% et qui touche surtout la jeunesse. Pour le ministre de la Formation professionnelle, Mohamed Mebarki, «il est plus que nécessaire que les jeunes optent pour ce créneau d'activité porteur». Mebarki a fait cette déclaration alors qu'il inspectait, il y a quelques jours, le centre d'excellence de formation professionnelle dédié aux métiers de l'agriculture dans le cadre de ses visites de terrain. Tout est mal parti quand de grandes facilités ont été accordées par l'Etat sans études préalables ni orientations précises. Les jeunes s'étaient alors rués vers des métiers faciles et rentables, comme la location de voitures et le transport de voyageurs. Résultat des courses: l'Algérie s'est retrouvée sans main-d'oeuvre qualifiée.Battant en brèche le prétexte selon lequel l'agriculture est caractérisée par sa pénibilité, il a soutenu que ce motif n'a plus droit de cité de nos jours à la faveur de la mécanisation à grande échelle des activités liées au travail de la terre. De nos jours, le prétexte selon lequel les métiers liés à l'agriculture sont caractérisés par leur pénibilité ne tient pas la route car la mécanisation du travail agricole a soulagé les agriculteurs, leur épargnant les difficultés auxquelles étaient confrontés leurs aïeux par le passé, a-t-il observé. Pour lui, il est absolument nécessaire que les jeunes optent pour des créneaux qui offrent des opportunités d'emploi, affirmant que la terre constitue la seule entité qui donne sans compter, mais à condition d'en prendre soin. Evoquant le centre d'excellence de la formation professionnelle dédié aux métiers de l'agriculture et de l'industrie agro-alimentaire de Sidi Lakhdar, il a fait remarquer que ce genre de structure implantée au niveau de sept autres wilayas disposant du plus haut potentiel agricole a pour mission première d'accompagner les agriculteurs. Il est clair que les agriculteurs sont avides de conseils, de formation, d'orientation et d'appui, a-t-il fait remarquer, assurant que ce centre sera davantage modernisé afin qu'il s'acquitte de la meilleure manière possible de la mission qui lui est dévolue. Par ailleurs, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, participera aux travaux de la Conférence de haut niveau sur les jeunes et l'emploi en Afrique du Nord, prévue aujourd'hui, et demain à Genève (Suisse) où se trouve le siège du Bureau international du travail (BIT), a indiqué hier, un communiqué du ministère. Mourad Zemali, qui sera accompagné d'une importante délégation tripartite, composée de cadres de son département ministériel, de représentants de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), de la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs (Fnje) et de Jil'fce, interviendra en séance plénière aujourd'hui pour présenter l'expérience algérienne en matière de promotion de l'emploi des jeunes, précise la même source. La contribution de la délégation algérienne se traduira également par un exposé de la directrice générale de l'Ansej, sur l'expérience nationale dans le domaine de la promotion de l'entrepreneuriat des jeunes. Dans ce cadre, quatre jeunes entrepreneurs membres de la Fnje et Jil'fce, exposeront leur parcours dans la création de leurs microentreprises et l'apport des dispositifs publics d'appui à la création d'activités dans le développement de leurs entreprises, ajoute le communiqué du ministère. Organisée par le Bureau international du travail (BIT), la conférence rassemblera de hauts représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de sept pays d'Afrique du Nord, à savoir l'Algérie, l'Egypte, la Libye, la Mauritanie, le Maroc, la Tunisie et le Soudan (en sa qualité de porte-parole du groupe arabe au BIT).