L'hygiène des produits alimentaires revient à la Une chaque été. Le complexe thermal de Hammam Bouhadjar, à environ 30 kilomètres du chef-lieu de la wilaya d'Aïn Témouchent, a vécu, dans la journée de lundi des moments mouvementés quand une noria d'ambulances évacuaient vers l'hôpital des dizaines de ses pensionnaires. Au total, ce sont près de quatre-vingts personnes, en majorité âgées, qui ont souffert les premières des symptômes d'une intoxication alimentaire qui a bouleversé le rythme des activités du complexe thermal accueillant bon nombre de retraités curistes pris en charge par la Cnas pour des cures. Les hôpitaux et autres centres de soins ont été mobilisés hier pour la prise en charge des nombreuses personnes évacuées dans la journée. Une source de la direction de la santé de la wilaya d'Aïn Témouchent a mis en cause la viande congelée utilisée dans les repas et qui aurait subi une rupture de la chaîne du froid. La même information a été confirmée par une source médicale de l'hôpital de Hammam Bouhadjar qui a précisé que toutes les personnes admises dans la journée présentaient les mêmes symptômes et ont déclaré avoir consommé de la viande bovine au repas. Une autre source du complexe a confirmé cette thèse tout en annonçant que toutes les dispositions ont été prises pour y remédier. «L'intoxication n'a touché que les personnes qui prenaient leur repas au restaurant de l'hôtel. Elle n'a pas touché les curistes de Sidi Ayed, une dépendance de la station thermale, ou encore ceux qui ne sont que locataires dans les bungalows du complexe», a affirmé cette source. Il n'y a pas eu d'évacuation vers les hôpitaux d'Oran et d'Aïn Témouchent. Tous les cas ont été pris en charge par les équipes médicales de l'hôpital de Hammam Bouhadjar, appuyées par des médecins qui activent dans les cabinets de la ville. Des échantillons de la viande mise en cause ont été prélevés et envoyés aux fins d'analyse, seul moyen de comprendre exactement ce qui s'est passé lundi au complexe thermal de Hammam Bouhadjar où sont pris en charge pour des cures thermales des centaines de retraités, à longueur d'année. Dans son bilan pour l'année 2004, le Centre antipoison de l'hôpital d'Oran rappelait que sur un total de 297 cas d'intoxication qui ont été enregistrés, 47% étaient dus à l'ingestion de pesticide. Par ailleurs, le même cas de figure, à un degré moindre, s'est présenté cette semaine à Blida, plus exactement au niveau d'une pizzeria de Oued Yaïch. Selon une source médicale, on dénombre 26 personnes intoxiquées au niveau de ce fast-food. Deux des victimes ont été, selon les mêmes sources, évacuées d'urgence à l'hôpital de Béni Messous pour des complications. Même si leur situation est en nette amélioration, il n'en demeure pas moins qu'elles restent sous surveillance médicale. Force est de regretter que l'hygiène des produits alimentaires revient à la Une chaque été. Les intoxications deviennent une hantise pour bon nombre de citoyens qui ne savent plus qui croire, l'étiquette portant la date de péremption du produit ou les assurances du commerçant voulant à tout prix liquider ses stocks.