Une vue du grand rassemblement A l'occasion du 54ème anniversaire de sa création, le FFS a alerté contre certaines parties qui «travaillent en fédérant leurs forces afin de renouveler les impasses et pour faire de l'Algérie un autre Rwanda ou une autre Libye». Le premier secrétaire du Front des forces socialistes est intervenu, hier, à Tizi-Ouzou lors du meeting tenu à la place de l'ancienne mairie à l'occasion du 54ème anniversaire de la création du parti par feu Aït Ahmed et ses compagnons de combat, Mohamed Hadj Djilani a averti quant aux tentatives de faire imploser notre pays de l'intérieur. L'orateur a en effet affirmé que certaines parties travaillent en fédérant leurs forces afin de renouveler les impasses et pour faire de l'Algérie un autre Rwanda ou une autre Libye. Cette alerte n'a certainement pas pour but d'affoler ou de faire peur. Lancée par un parti respectable et responsable, elle doit être prise très au sérieux quand on voit des agitations voulant plonger le pays dans l'incertitude en posant de fausses solutions» qui sont politiquement stériles et surtout juridiquement impossibles. C'est de cet aventurisme que vient de se démarquer le plus vieux parti d'opposition. C'est connu, le FFS n'a pas pour habitude de signer des chèques à blanc au pouvoir, mais sur un autre registre, il n'a jamais tari de propositions à même de faire sortir le pays de l'impasse politique. «Attention aux semeurs de la fitna». Tel a été le message que voulait transmettre le FFS fidèle à sa ligne de conduite basée sur la réconciliation et le consensus national. Depuis l'ouverture démocratique en 1990, le parti du défunt Ait Ahmed s'est inscrit dans une démarche politique plus consensuelle qui ne lui a pas valu que des sympathies dans le gotha politique national. Le premier secrétaire du FFS a également abordé l'initiative portée par son parti depuis plusieurs années maintenant, à savoir la nécessité de construire un consensus national. D'ailleurs, il a regretté que le pouvoir n'ait pas encore manifesté d'intérêt pour l'initiative qui ne l'exclut d'ailleurs pas, tout autant que les partis d'opposition. Pour Hadj Djilani, seul un consensus qui réunira toutes les forces vives de la nation pourra sortir l'Algérie de cette situation. Il faudra absolument parvenir à réunir les conditions d'un passage pacifique vers une deuxième République. En fait, la célébration de ce 54ème anniversaire intervient, cette fois, dans un contexte particulier. Elle coïncide avec la préparation des élections locales de novembre prochain pour lesquelles le parti est très engagé. A Tizi Ouzou, son fief traditionnel, le FFS a déjà finalisé ses listes sans grand bruit cette fois. Un signe qui renseigne sur le bon fonctionnement désormais des structures. Des structures qui ont connu, il n'y a pas si longtemps, des conflits qui ont grandement nui au parti. Cette fois donc, le FFS se présente à l'APW de Tizi Ouzou avec une liste dirigée par Youcef Aouchiche. Ce dernier, qui semble attirer la sympathie de toutes les sections mènera une liste faite de jeunes et d'anciens militants. L'optimisme est d'ailleurs de mise quant à une victoire annoncée. Au niveau des communes, le FFS se présente avec des équipes également jeunes. Pour en revenir à l'intervention du premier secrétaire, il est à rappeler que ce dernier a abordé la situation économique du pays, marquée par les dernières décisions du gouvernement. A ce sujet, Djilani n'a pas donné d'avis technique sur les décisions, mais plutôt sur les principes qui fondent toute économie émergente. Pour l'orateur, le bon fonctionnement d'une économie est d'abord garanti par des mécanismes d'un Etat de droit et une justice impartiale qui garantit les droits des travailleurs, des entrepreneurs publics et des entrepreneurs privés. Tranchant net avec la tendance générale de l'économie rentière des pays pétroliers, Djilani a affirmé que ce sont les peuples qui produisent les richesses et non les richesses qui produisent des peuples. Une affirmation qui doit être lue comme un appel au peuple algérien de se départir d'une vie basée sur le pétrole et de se remettre au travail. Enfin, notons qu'à l'issue du meeting, une marche a été organisée vers le cimetière de M'Douha pour un recueillement sur les tombes des martyrs tombés pour l'indépendance de l'Algérie et de ceux tombés pour le recouvrement de la démocratie en 1963.