C'est ce soir, à 20h30 locales, que l'équipe olympique de football effectuera son entrée dans le tournoi des Jeux méditerranéens. Il s'agira pour elle d'affronter son homologue de Tunisie dans le stade de Vicar, une ville située à une vingtaine de kilomètres d'Almeria. Disons-le de suite, cette sélection n'a pas la prétention de réaliser un résultat hors norme. On connaît fort bien les limites et les carences du football algérien pour miser sur elle pour qu'elle accomplisse des prouesses. Cependant, le football étant ce qu'il est avec ses surprises aucun résultat n'est à écarter, même l'éventualité de voir cette équipe briller à Almeria. On a le souvenir de 1993 et des jeux du Languedoc-Roussillon où l'équipe de l'époque, drivée par Mustapha Aksouh, était arrivée sur les lieux avec la modeste prétention de passer un tour. Elle était, malgré tout, parvenue à se qualifier en finale où elle avait perdue contre la Turquie. Cette opinion est partagée par Meziane Ighil, l'entraîneur en chef de l'EN, lequel, avec ses adjoints, Abdelhafid Tasfaout et Mourad Ouardi, s'est attelé à donner une âme à cette équipe laquelle, il faut le dire, a accueilli avec beaucoup d'amertume l'élimination de l'équipe seniors du Mondial et de la CAN 2006. «On nous a demandé d'établir un pronostic. Les gens qui nous ont demandé de le faire ne semble pas connaître convenablement le sport, nous a dit Ighil. Comment pouvons- nous dire que nous allons accomplir tel ou tel résultat alors qu'on ne possède pas de données objectives sur le tournoi?» L'équipe algérienne a été la première à se déplacer à Almeria où elle se trouve depuis dimanche dernier. Sur place, elle a trouvé toutes les commodités pour poursuivre une préparation qu'elle avait débutée à Alger. «Sur ce plan-là, il n'y a pas à se plaindre, poursuit Ighil. Les Espagnols ont bien fait les choses. Si des difficultés subsistent c'est dans le fait que l'effectif que nous avons retenu il y a des joueurs proches de la saturation, parce qu'ils sont des titulaires dans leurs clubs respectifs, alors que d'autres n'ont pas beaucoup joué. Nous sommes obligés de travailler en tenant compte de ces paramètres». Il y a que Ighil a confiance en le groupe qu'il a sélectionné: «Ce sont des joueurs qui ont de la volonté et qui veulent se donner à fond. Je le constate lors des entraînements. En leur for intérieur ils savent qu'au pays on n'attend pas grand-chose d'eux suite aux mauvais résultats qu'a connus le football. Peut-être qu'ils y trouveront une source de motivation. En tout cas, il s'agit-là d'une des bases principales de notre travail psychologique». Pour l'entraîneur national ces Jeux méditerranéens doivent être pris comme un objectif intermédiaire. «Il ne faudrait pas se focaliser sur les résultats que cette équipe accomplira à Almeria. Même s'ils venaient à être au-dessus de ce que tout le monde espérait, ils ne seront qu'une étape vers les deux grands objectifs qui lui sont assignés, à savoir les Jeux africains de 2007 et les Jeux olympiques de 2008». Meziane Ighil, DTN de par sa fonction se montre très heureux d'avoir été rappelé comme entraîneur. «Je peux vous dire que je me sens comme un poisson dans l'eau. Le terrain que j'ai quitté il y a quatre ans me manquait. Je ne peux rester en dehors du domaine du terrain». Pour ce qui est de l'adversaire de ce soir, il fait remarquer qu'il s'agit d'un dur morceau. «A mon avis, le onze tunisien est le plus fort du groupe car il est celui qui s'est le mieux préparé. A l'issue de ce match, nous pourrons avoir une idée du groupe que nous avons sous la main, mais même s'il venait à perdre, il conviendra de ne pas le condamner puisqu'il restera deux matches contre Malte et contre la Grèce à disputer.»