Ces joutes vont débuter alors que des dizaines de travailleurs continuent à oeuvrer. Les 15es Jeux méditerranéens s'ouvriront demain dans la ville espagnole d'Almeria, une petite ville située en bord de mer, dans la région d'Andalousie. Almeria dont le nom sent la consonnance arabe (Miraya autrement dit miroir) vestige de la civilisation arabo-musulmane qui a vécu dans la région pendant plusieurs siècles. Almeria où règne une grosse chaleur en ce début de l'été 2005 (le thermomètre atteint allègrement les 30 degrés en début d'après-midi et en soirée ça ne baisse que de quelques degrés). Mais Almeria veut être prête pour le grand rendez-vous de demain et surtout de samedi lorsque débuteront les épreuves sportives (encore que celles-ci vont réellement commencer ce soir notamment le football qui va voir, à 20h30 locales, notre équipe olympique affronter son homologue de Tunisie). A Almeria, tout est tourné vers ces Jeux et les Andalous entendent être à la hauteur que le CIJM (le Comité international des Jeux méditerranéens, a placé en eux. Ils ont pour cela mis les moyens en édifiant un complexe sportif avec des installations qui n'ont rien à envier aux grands ensembles que l'on a l'habitude de voir dans les villes qui accueillent des évènements sportifs de dimension mondiale. Le centre principal de ce complexe est le stade méditerranéen, un stade de capacité raisonnable (un peu plus de 15.000 places) pour une petite ville comme Almeria où se dérouleront bien entendu les épreuves d'athlétisme. Il convient, cependant, de dire que l'on ressent ici une atmosphère d'inachevé dans la mesure où les préparatifs de la cérémonie d'ouverture et des compétitions sportives se déroulent au milieu d'une nuée d'ouvriers tous corps d'état confondus. En somme, ces Jeux ont, peut-être, eu lieu avec, au minimum, une semaine d'avance. On s'en aperçoit au centre de presse principal où les journalistes effectuent leur travail avec, en guise de sonorité d'ambiance, les coups de marteau et le vrombissement des perceuses. Les mêmes scènes se retrouvent au village méditerranéen, lieu de résidence des athlètes et de leurs accompagnateurs. Un village flambant neuf érigé à une quinzaine de kilomètres au nord d'Almeria. C'est là que la délégation algérienne qui doit prendre part à ces joutes a posé ses bagages mardi après-midi. Cette délégation qui avait quitté Alger à 11h30 avait été saluée à son départ par le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum ainsi que M.Mustapha Berraf le président du Comité olympique algérien qui, lui, a pris le même vol (un avion spécialement affrété) pour Almeria où il devait assister, hier, au congrès du Comité international des Jeux méditerranéens. Il faut dire que les formalités de police et d'accréditation se sont déroulées dans de bonnes conditions et les athlètes n'ont pas eu tellement à attendre pour rejoindre leurs chambres. Cela grâce aux précurseurs du COA, à leur tête le chef de la mission algérienne, M. Mohamed Meridja, qui étaient arrivés sur les lieux deux jours auparavant en compagnie de l'équipe de football (également par avion spécial). Sur place les athlètes et leurs accompagnateurs ont découvert un site où tout sent le neuf. Le village méditerranéen a été érigé sur une lande en bordure de mer. Il s'agit d'un véritable complexe touristique (du style de Moretti chez nous mais en nettement plus moderne) avec ses résidences, hôtels de luxe et plages. Les délégations logent dans des ensembles R+2 dans des appartements climatisés. Les Espagnols ont prévu d'y loger 7000 personnes et ces appartements, bien entendu entièrement neufs ont tous été vendus et seront cédés à leurs acquéreurs après les Jeux. Sur place, les athlètes et entraîneurs ont trouvé un ensemble doté des commodités, notamment deux salles de sports et une autre de musculation de très grand standing. En ce qui concerne la restauration, les résidents du village disposent de deux immenses chapiteaux ouverts tous les jours de 06h00 à 01h00. Le seul problème est comme nous l'avons écrit plus haut les conditions actuelles de séjour où les résidents évoluent au milieu des travailleurs qui continuent à activer. Alméria en direct Le village s'étend sur plusieurs hectares ce qui fait que certains immeubles sont très éloignés de l'entrée du site. Les Algériens sont privilégiés puisqu'ils disposent des édifices les plus proches de l'accès au village et n'ont donc pas à utiliser le mini-train mis à la disposition des résidents qui habitent à l'autre bout du site. L'ex-internationale de handball, Zhor Ghidouche, présidente de la commission «sport et femme» du COA, est le chef de mission-adjoint de la délégation algérienne. C'est elle la cheville ouvrière du système. Dès qu'un problème surgit c'est à elle que l'on s'adresse pour le régler. La commission médicale algérienne a pris un étage pour y installer son centre de soins. Sur place, activent 7 médecins et 9 kinés. Le centre est ouvert H 24 puisque même une équipe de garde a été mise en place. En plus de cela, le village dispose d'un centre médical ultramoderne où l'on peut effectuer toutes sortes d'examens. Cependant, celui qui y est traité l'est par des médecins espagnols. Leurs collègues algériens, comme ceux des autres pays, ne peuvent se contenter que de la lecture des résultats. Dans l'après-midi de mardi, jour de leur arrivée, certains entraîneurs, comme ceux de la boxe, ont opté pour des échauffements sur les terrains jouxtant leurs immeubles d'habitation. Même chose pour les boulistes qui, eux, étaient très tôt à s'entraîner le mercredi matin. L'équipe de football a été la première à débarquer au village méditerranéen. C'était dimanche dernier. Cela lui a été d'une grande utilité car les joueurs et le staff technique se sont aperçus que le terrain du stade de Vicar, où aura lieu ce soir Algérie-Tunisie, était couvert d'un gazon synthétique. Méziane Ighil, l'entraîneur en chef de cette équipe, a donc eu le temps de contacter la FAF pour qu'elle envoie avec la délégation, qui a pris l'avion mardi, des chaussures spécialement adaptées à ce genre de surface. S'il y a un fait à déplorer du côté des Algériens c'est qu'aucune délégation chargée de l'organisation des Jeux africains de 2007 n'a cru utile de se déplacer à Almeria. C'est vraiment regrettable, une telle mission aurait appris beaucoup de choses sur place, car les Jeux méditerranéens sont de dimension presque égale à celle des Jeux africains, certainement plus importante que celle des Jeux sportifs arabes. Elle aurait surtout appris le moyen d'héberger des milliers d'athlètes en un seul site puisque, chez nous, à deux ans de l'ouverture des Jeux africains on ne sait toujours pas où vont résider toutes les délégations sportives qui vont affluer à Alger. Jusqu'à hier soir, on ne savait toujours pas qui allait être le porte-drapeau algérien lors de la cérémonie d'ouverture. A cet effet, une réunion devait avoir lieu au village méderranéen, réunion à laquelle devait assister le président du COA, M.Mustapha Berraf. Les journalistes, une trentaine au total, ont eu des difficultés à trouver où loger car, il faut le dire, les prix affichés par les hôtels du coin sont très élevés. Il ont trouvé en M. Mohamed Méridja, le chef de mission de la délégation algérienne, une précieuse aide. Ce dernier est resté en leur compagnie pour tenter de trouver des sites qui conviennent à leurs bourses.