Les immeubles à sauvegarder seront octroyés à des institutions publiques pour être restaurés et exploités Il a fallu attendre plusieurs années après pour qu'enfin des mesures concrètes soient localement prises pour lancer les travaux. Deux années après le lancement des travaux, la réhabilitation de plusieurs immeubles du centre-ville n'a pas franchi les seuils de 27% des 29 bâtiments situés rue Larbi Ben M'hidi et 29% des immeubles de la rue Khemisti. Pour cause, l'opération, dont l'intervention est à la fois compliquée et complexe, nécessite une main-d'oeuvre de technicité hautement qualifiée et des experts spécialisés dans la réhabilitation du vieux bâti. Celle-ci a, pendant de longues années, posé un sérieux problème, d'où les mesures qui ont été prises par les hautes autorités du pays. En 2008, le président de la République a, lors de l'une de ses visites de travail qu'il a effectuées à Oran, mis l'accent sur la nécessité de prendre en compte la réhabilitation de 600 immeubles situés dans le centre-ville. Il a fallu attendre plusieurs années après pour qu'enfin des mesures concrètes soient localement prises, lancer les travaux. D'autant plus que le budget nécessaire pour un tel chantier n'a pas manqué. Tout récemment, la question de la réhabilitation du vieux bâti à Oran a été lancée à la faveur de la mesure prise par les services de la wilaya. Cette décision consiste en la restauration de 24 immeubles sur un total de 66 immeubles vétustes, situés dans le quartier Sidi El-Houari. Les 24 immeubles, devant être réhabilités, présentent des formes architecturales historiques à préserver nécessairement, malgré le relogement de leurs occupants. Sinon pour le reste, soit les 42 autres immeubles seront rasés. De telles opérations sont hautement sensibles si l'on prend en compte la valeur historique et architecturale du vieil Oran, Sidi El Houari classé en tant que secteur sauvegardé. Un décret exécutif, daté du 22 janvier 2015, a été promulgué en ce sens, d'où les mesures prises par les services de la wilaya d'Oran ayant opté pour la prise en charge de toutes les mesures nécessaires rentrant dans le cadre de la préservation des édifices ayant une valeur historique et architecturale. D'autres mesures ont suivi. Il s'agit entre autres de l'empêchement de la réoccupation des immeubles évacués par leurs habitants. Pour ce faire, trois groupes de travail ont été mis en place. Ces groupes sont composés chacun de techniciens de la direction de la culture spécialisés dans les aspects culturels et historiques des édifices et ceux des services du contrôle technique des constructions CTC), de la direction de l'urbanisme et de la construction et de l'APC d'Oran. Les membres de cette commission, au terme de leurs sorties sur le terrain, ont conclu que 42 immeubles parmi les 66 programmés «ne présentent aucune valeur historique ou culturelle et menacent d'effondrement». Ils ont donc recommandé leur destruction afin d'éviter toute catastrophe. Les immeubles à sauvegarder seront octroyés à des institutions publiques pour être restaurés et exploités dans le cadre de leurs activités. Ces bâtis devaient être octroyés à l'Opgi, Algérie télécom, le barreau d'Oran, l'Ordre des architectes et le Syndicat des pharmaciens, entre autres, a-t-on indiqué au niveau de la wilaya. Dans ce même contexte, un groupe d'une vingtaine d'architectes d'Oran viennent de lancer un appel pour la sécurisation de tout le périmètre du secteur sauvegardé de Sidi El Houari contre les atteintes de toutes sortes, notamment le pillage de matériaux, le démontage et la récupération des matériaux de valeur et les vandalismes multiples. Au niveau de l'Opgi d'Oran, l'on avance une autre approche de l'opération de réhabilitation du vieux bâti à Oran. Celle-ci, indique-t-on, ne touchera pas uniquement les immeubles, mais elle consiste en une réhabilitation globale qui comprendra la voirie, les monuments historiques, les espaces verts, les places publiques, l'assainissement, entre autres. Ces travaux concerneront cinq grandes places publiques et 14 chemins piétons ainsi que les sites historiques jugés importants. Aussi, le programme comprend 200 immeubles à rénover dans le centre-ville d'El Bahia, répartis à travers trois zones dans le vieil Oran, à Sidi El Houari, au Derb et au centre-ville. L'opération a été inscrite en janvier 2009, suite à l'enveloppe budgétaire octroyée alors par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Entre autres projets, il a été décidé la réhabilitation du quartier de Sidi El-Houari. Le site ciblé par la réhabilitation s'étale sur une superficie de 78 hectares et a été scindé, par priorités d'intervention, en trois zones. L'opération de diagnostic devait cibler quelque 54 000 constructions, classées vieux bâti, réparties sur les communes d'Oran, Arzew et Mers El-Kebir. Les opérations de réhabilitation du vieux bâti ont pour objectif de rehausser la valeur des bâtiments et des espaces communs, de respecter la continuité historique des espaces construits et d'atténuer la crise de logement en stabilisant une population qui reste attachée à son environnement urbain. La wilaya d'Oran a bénéficié d'une enveloppe financière équivalant à 2 200 millions DA pour réhabiliter entre 200 et 400 immeubles du centre-ville d'Oran. Le choix a été surtout porté sur l'amélioration de l'image urbaine de la ville en focalisant sur l'intérêt architectural des bâtisses. Cette opération, initiée par les autorités locales, a été déjà lancée dans plusieurs quartiers d'Oran. Pilotée par les services de l'Opgi, celle-ci a ciblé 200 immeubles. Trois sites ont été retenus dans le cadre de ce projet pour lequel une enveloppe de 700 millions de DA a été accordée. Une première tranche concerne quelque 120 immeubles du centre-ville limités par un grand îlot situé entre la rue Mohamed Khemisti et la rue Larbi Ben M'hidi. La seconde concerne une quarantaine d'immeubles recensés au niveau du boulevard Maâta, alors que la troisième cible une trentaine d'immeubles au quartier de Sidi El Houari. Une opération ciblant 400 immeubles est également prévue dans le programme des instances locales et pour laquelle une enveloppe de 1,5 milliard de dinars a été consacrée. Les résultats du diagnostic mené par six bureaux d'études exerçant dans le cadre de cette opération ont fait ressortir que 80% du patrimoine souffraient notamment de problèmes liés principalement à l'attaque de l'eau.