La réhabilitation du vieux bâti à Oran a été relancée avec la décision des services de la wilaya de restaurer 24 immeubles vétustes sur un total de 66, au quartier Sidi El-Houari, et le relogement, il y a quelques semaines, de leurs occupants au nouveau pôle urbain de Belgaïd. Les 24 immeubles devant faire l'objet de réhabilitation présentent des aspects architecturaux et historiques, et seront donc préservés, ont indiqué les services de la wilaya. Le reste, soit 42 immeubles, seront démolis. Considérant le caractère historique du quartier de Sidi El-Houari, classé «secteur sauvegardé» en vertu d'un décret exécutif du 22 janvier 2015, les services de la wilaya ont décidé de prendre toutes les mesures nécessaires à la préservation des édifices ayant une valeur historique et architecturale. Des mesures seront également prises pour empêcher la réoccupation des immeubles évacués de leurs habitants, avaient indiqué les services de la wilaya. Ces derniers avaient mis en place trois groupes de travail composés chacun de techniciens de la direction de la culture spécialisés dans les aspects culturels et historiques des édifices et ceux des services du Contrôle technique des constructions (CTC), de la direction de l'urbanisme et de la construction et de l'APC. Les immeubles à sauvegarder seront octroyés à des institutions publiques pour être restaurés et exploités dans le cadre de leurs activités. Ces bâtis devaient être octroyés à l'OPGI, Algérie Télécom, au barreau d'Oran, à l'Ordre des architectes et au Syndicat des pharmaciens entre autres, a-t-on indiqué au niveau de la wilaya. Dans ce même contexte, un groupe d'une vingtaine d'architectes de la wilaya vient de lancer un appel pour la sécurisation de tout le périmètre du secteur sauvegardé de Sidi El houari contre les atteintes de toutes sortes, notamment le pillage de matériaux, le démontage et la récupération des matériaux de valeur et les vandalismes multiples. Une opération globale Au niveau de l'OPGI de la wilaya, on avance une autre approche de l'opération de réhabilitation du vieux bâti. Celle-ci, indique-t-on, ne touchera pas uniquement les immeubles, mais consistera en une réhabilitation globale qui touchera la voirie, les monuments historiques, les espaces verts, les places publiques, l'assainissement, entre autres. Ces travaux concerneront cinq grandes places publiques et 14 chemins piétons, ainsi que les sites historiques jugés importants. Selon les mêmes sources, le programme comprend 200 immeubles à rénover dans le centre-ville d'El Bahia, répartis à travers trois zones dans le vieil Oran, à Sidi El Houari, au Derb et au centre-ville. L'opération a été inscrite en janvier 2009, suite à l'enveloppe budgétaire octroyée alors par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L'opération de diagnostic devait cibler quelque 54 000 constructions classées vieux bâti, réparties sur les communes d'Oran, Arzew et de Mers El-Kebir. Les services de l'OPGI rappellent, sur leur site internet, que la wilaya a bénéficié d'une enveloppe financière équivalant à 2200 millions DA pour réhabiliter entre 200 et 400 immeubles au centre-ville. Le choix a été surtout porté sur l'amélioration de l'image urbaine de la ville en focalisant sur l'intérêt architectural des bâtisses qui constitue la zone cible. Une première tranche concerne quelque 120 immeubles du centre-ville limités par un grand îlot situé entre la rue Mohamed- Khemisti et la rue Larbi-Ben M'hidi. La seconde concerne une quarantaine d'immeubles recensés au niveau du boulevard Maâta, alors que la troisième cible une trentaine d'immeubles au quartier de Sidi El Houari. Une opération ciblant 400 immeubles est également prévue dans le programme des instances locales et pour laquelle une enveloppe de 1,5 milliard DA a été débloquée. Le principe retenu a été de remédier à tous ces problèmes en réhabilitant les immeubles avec l'utilisation des matériaux d'origine ou ceux jugés plus appropriés aux conditions climatiques actuelles, et ce, avec l'apport de technologies nouvelles en matière de réhabilitation pour réduire les délais d'intervention et garantir des travaux de qualité.