«Souvent, les chargés de légalisation des formulaires des souscriptions de signatures sont nos adversaires politiques», est-il relevé. Le parti Talaie El-Houriyet, qui participe pour la première fois à une échéance électorale, regrette le fait que «le pouvoir impose l'application de la loi électorale avec effet rétroactif, l'obligeant ainsi à recourir à la collecte des signatures». «Une fraude anticipée» caractérise le processus électoral, a déploré hier lors de sa conférence de presse, le porte-parole du parti Talaie El Houriyet. «Les listes du parti ont été soumises au grand scalpel électoral», a souligné Azouz Nasri, qui a animé un point de presse conjointement avec le porte-parole du parti. Le parti de l'ancien chef du gouvernement, Ali Benflis, se dit «surpris par l'ampleur des entraves dressées contre ses postulants aux élections locales». Cette formation agréée, il y a à peine deux ans comptait présenter au départ des listes à travers 800 communes, avant de revoir son ambition à la baisse, en misant sur 700 communes sur les 1200 municipalités où il dispose de bureaux communaux du parti. Toutefois, Talaie El Houriyet qui continue encore de recevoir des notifications de rejet des dossiers et des listes de candidatures du parti au renouvellement des membres des assemblées locales (APW-APC), a vu le nombre de communes où il sera présent se réduire comme une peau de chagrin. «D'innombrables difficultés auxquelles il était confronté, particulièrement des obstacles dressés contre les représentants de son parti par l'administration, notamment les walis», a justifié le porte-parole de la formation de Benflis. Celle-ci n'a réussi à présenter en définitif que 41 listes APC et 14 listes APW. «C'est une grande prouesse, au regard d'incroyables entraves qui dépassent tout entendement et toutes les logiques», a estimé Azouz Nasri, membre du bureau politique de Talaie El-Houriyet, également chargé du dossier des élections. Toutefois, le parti de Benflis est déterminé à être présent lors des locales du 23 novembre: «On ira jusqu'au bout, même avec une seule liste», a fait savoir Azouz Nasri. D'après ce dernier, beaucoup de listes n'ont pas été déposées au regard des dispositions réglementaires. «L'administration a obligé l'officier public de s'assurer que le signataire du formulaire du parrainage s'est inscrit sur le fichier électoral. Comme il est impossible qu'un notaire puisse consulter le fichier électoral, des milliers de formulaires n'ont pas été légalisés.» «Souvent, les chargés de légalisation des formulaires des souscriptions de signatures sont nos adversaires politiques», est-il relevé. «Quand on a pu réunir le nombre de signatures requises, on nous demande de signer les formulaires transcrits sur un CD en langue française, dont l'utilisation est pourtant exigée lors des campagnes électorales», a-t-il indiqué. Selon lui, cet autre obstacle est dû au fait que «le système informatisé du département de l'intérieur est en langue française». «Les postulants du parti qui font l'objet de poursuites pénales ont été disqualifiés automatiquement au mépris des dispositions de la loi électorale qui ne considère inéligibles que ceux qui sont condamnés définitivement.» Le même responsable soutient que «certains candidats ont été écartés au motif qu'ils portent atteinte à l'ordre public». Interrogé si le parti a saisi la Haute Instance indépendante de surveillance des élections(Hiie) à propos des dépassements relevés, Nasri a indiqué que «son parti n'a pas jugé utile de saisir une instance qui n'a ni les compétences ni les moyens de sa politique pour peser sur le processus électoral. En revanche, le parti de Benflis a saisi le ministre de l' Intérieur pour savoir si les électeurs ont le droit de parrainer plus d'une liste électorale. Dans sa réponse, parvenue 11 jours après, le ministère de l'Intérieur a souligné qu'un seul électeur peut parrainer à la fois la liste APC et APW.