La Sûreté de la wilaya a, entre janvier et avril, traité 3278 affaires liées au trafic de kif. A l'instar des autres wilayas, Constantine a célébré hier la Journée mondiale de la lutte contre la toxicomanie, décrétée par l'assemblée générale des Nations unies en 1987. Saisissant cette opportunité, la Sûreté de la wilaya a organisé, à l'occasion, une journée portes ouvertes sur les services de la police judiciaire, laquelle a tenu à marquer cette journée particulière par le lancement d'une campagne de sensibilisation. Dans leurs communications, l'officier Benyazer et le chef de Sûreté de la wilaya, ont souligné leur inquiétude quant au phénomène qui prend des proportions dangereuses dans le pays et notamment à Constantine. Ils préciseront que l'Etat engage des moyens draconiens pour lutter contre la circulation de la drogue, des moyens dont le coût se chiffre à des milliards chaque année. Le chef de la Sûreté de la wilaya précisera que seulement 15% de la quantité globale de drogue en circulation fait l'objet de saisies en Algérie. Dans ce contexte, le conférencier confie que la wilaya de Constantine est classée 13e dans le traitement des affaires de drogue, affirmant qu'en Algérie, il n'existe pas encore de statistiques fiables sur le nombre de consommateurs de drogue. Il faudra donc plusieurs années pour que l'Office national de lutte contre la toxicomanie, créé en 1984, puisse établir une cartographie de la consommation des stupéfiants dans le pays. Pour sa part, le professeur B. Lakhdar a, dans son intervention, déclaré que la commercialisation de la drogue coûte 120 milliards de dollars, chaque année, aux 170 pays touchés par ce phénomène, précisant que 180 millions de personnes s'adonnent à la drogue dans le monde. Sur des communications présentées au public, dont la participation a été très timide, on pouvait lire qu'à Constantine la brigade chargée de la lutte contre la toxicomanie a, entre janvier et avril, traité à elle seule, 3278 affaires liées au trafic du kif traité et 606 affaires de psychotropes. A ce titre, 99 personnes ont été traduites devant la justice dont dix ont bénéficié, sur instruction du représentant du ministère public, de la liberté provisoire. La consommation de la drogue, a-t-on affirmé, touche particulièrement de jeunes adultes célibataires en chômage dont la moyenne d'âge ne dépasse pas les 18 ans. On soulignera également qu'un centre de désintoxication créé en 1996, a été mis à la disposition des sujets dépendants pour leur éviter la prison, à condition qu'ils acceptent de se faire désintoxiquer.