Première à monter au créneau, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, parce qu'elle a eu à présider les longues et difficiles négociations qui ont conduit à un compromis historique en juillet 2015, n'a pas hésité à parler d' «un accord robuste». Réunis hier à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, ont haussé le ton contre la décision du président Donald Trump de remise en cause de l'accord nucléaire iranien. On se souvient qu'au lendemain même de la charge brutale du chef de la nouvelle administration américaine, la Première ministre britannique Theresa May, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron se sont élevés contre cette remise en cause tout en s'inquiétant des conséquences qu'elle peut entraîner. Le président Trump avait brutalement critiqué le régime iranien, qualifié de tous les maux à commencer par un soutien supposé au terrorisme avant de proclamer son refus de certification de l'accord nucléaire, appelant le Congrès à durcir considérablement les conditions faute de quoi les Etats-Unis prendront les mesures d'un retrait unilatéral. Première à monter au créneau, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, parce qu'elle a eu à présider les longues et difficiles négociations qui ont conduit à un véritable compromis historique en juillet 2015, n'a pas hésité à parler d' «un accord robuste» en ce sens qu'il dispose «d'un mécanisme de surveillance solide garantissant que le programme nucléaire iranien est et reste uniquement à visée civile». Si l'ordre du jour de cette importante réunion mensuelle des 28 pays membres consistait, entre autres points, à adopter de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au moment où Pyongyang agite la menace du lancement d'un nouveau missile et d'un essai éventuel d'une bombe H, une riposte convenue avec les Américains, en septembre dernier, après le test d'une bombe atomique nord-coréenne, la priorité a été donnée en urgence à la défense de l'accord sur le programme nucléaire iranien. Néanmoins, on souligne, du côté français, que les Européens partagent un certain nombre de griefs formulés par Trump à l'encontre de l'Iran dont le programme de missiles balistiques et les «ingérences déstabilisatrices» au Proche-Orient constituent une «source légitime de préoccupation». A souligner tout de même que l'Iran n'est pas seul à agir directement et indirectement en Syrie, avec cette réserve essentielle que Téhéran ne s'est pas invité de lui-même dans un pays souverain, contrairement à bon nombre de puissances occidentales. L' accord «extrêmement clair» sur le nucléaire entre Téhéran et les grandes puissances (Etats-Unis, Allemagne, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France) reste, aux yeux des Etats européens, «le meilleur que l'on a pu avoir» ne serait-ce que parce qu'il «est nécessaire, important, (et qu'il) permet d'éviter que l'Iran devienne une puissance nucléaire», indique-t-on à Bruxelles. La capitale européenne bruit de folles rumeurs depuis quelques jours, s'agissant des nouvelles sanctions que le Congrès américain serait amené à prendre dans les deux mois prochains. Les premières entreprises qui en feraient les frais sont françaises, allemandes et britanniques puisque, depuis un an, elles ont anticipé le dégel et pris langue avec l'Iran où elles se sont disputé les premiers contrats juteux. Elles seraient en effet sous le coup de poursuites aux Etats-Unis pour avoir enfreint des sanctions qu'elles n'ont pas pu envisager. Au cours de la réunion des MAE européen, il a été également question de l'impact d'une décision improductive sur les tentatives d'approche de la Corée du Nord en matière de dénucléarisation. C'est «au moment où la menace nucléaire est la plus aiguë qu'il est important de préserver l'accord avec l'Iran» a martelé Federica Mogherini. Sur ce second sujet brûlant, l'UE a mis en valeur sa «fermeté» puisque des sanctions beaucoup plus dures que celles du Conseil de sécurité de l'ONU en septembre dernier ont été décidées par Bruxelles qui refuse par contre de saper le travail des entreprises déjà à pied d'oeuvre en Iran.