«La publicité publique ne représente plus que 18% du marché de la publicité» Selon le ministre de la Communication, il va permettre aux médias d'amortir la crise financière qu'ils traversent. L e fonds public d'aide à la presse s'est taillé la part du lion lors des débats qui se sont déroulés au Forum d'El Moudjahid où le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, était l'invité hier et cela à l'occasion de la Journée nationale de la presse. En effet beaucoup de journalistes qui ont pris la parole ont voulu avec insistance en savoir un peu plus sur le fonds public d'aide à la presse. Le ministre c'est contenté de dire: «Ce fonds va servir d'aide aux organes de presse et permettre d'amortir les difficultés financières qu'ils traversent.» A la question de savoir quand il sera opérationnel, Kaouane a rappelé ce qu'a dit le président dans son message à la presse où il a demandé au gouvernement d'activer le fonds dès 2018. Le représentant du gouvernement n'a pas par ailleurs donné d'indication au journaliste qui lui demandait que sera son mode opératoire. Kaouane c'est juste contenté d'annoncer que «la formule sera rendue publique en temps opportun». Toujours à propos de ce fonds, le ministre a rappelé au parterre de journalistes que «le fonds est inscrit dans le plan d'action du gouvernement». Et pour mettre un terme au sujet concernant ce fonds il a lancé: «Je ne suis pas en train d'éviter d'y répondre mais sachez que ce fonds public sera d'une aide précieuse aux médias, notamment ceux en difficulté financière.» C'est d'ailleurs sur cette situation critique que traverse la presse algérienne qu' a rebondi un confrère et d'interpeller le ministre, soulignant «que si la crise persiste c'est notre corporation qui sera la plus pénalisée à moins que la publicité publique dont nos salaires dépendent soit équitablement partagée. Sur ce, Kaouane a fait savoir, «la publicité publique ne représente plus que 18% du marché de la publicité. La raison de ce faible taux est tout à fait connue: les grands annonceurs préfèrent de plus en plus l'affichage sur le mobilier urbain et la télévision sans oublier de citer les annonceurs d'ordres, de plus en plus moins nombreux en raison du gel de plusieurs projets d'investissements structuraux». Un état des lieux sur lequel le ministre est revenu afin de donner son point de vue. Il a en effet fait remarquer «un média n'est certes pas un produit purement commercial, mais il doit réaliser un chiffre d'affaires et en parallèle trouver des solutions alternatives» et d'ajouter: «Les éditeurs devraient se préparer à se rendre compte que le virtuel va devenir le seul support médiatique. Les éditeurs et les journalistes des principaux titres sont conscients de cette réalité. En d'autres termes les professionnels de la presse doivent dès à présent penser à un nouveau format qui s'adapterait à la conjoncture économique et à l'évolution de la scène médiatique. C'est d'autant plus fort indiqué car avec la démocratisation du pays et l'extension et l'accessibilité d'Internent à haut débit, l'avenir est aux médias électroniques», a averti le ministre. A propos de médias électroniques ou sites d'information électronique comme il en existe une dizaine qui diffusent de l'information en continu sur l'Algérie, un confrère a demandé au ministre quand ils seront régularisés? Kaouane a répondu tout de go: «Cela relève de l'autorité de régulation et tout ce que je peux avancer aujourd'hui à ce sujet c'est qu'ils (les sites en question) vont être régis par une autorité indépendante.» Le processus de mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite (Arpe) a été également soulevé lors des débats et sur lequel le ministre de la Communication a informé qu'il était en cours tout en assurant que son département y allait «avec résolution et conviction» non sans reconnaître que la mise en place de l'Arpe «prendra le temps qu'il faudra», relevant au passage que le «seuil déterminé de la fin de l'année est «assez indicatif». Notons que le ministre a mis à profit son passage au Forum d'El Moudjahid pour saluer le geste de solidarité du directeur de la publication-gérant du journal L'Expression qui a recruté des journalistes du quotidien La Tribune qui a cessé de paraître au mois d'août. Puis Kaouane a lancé en guise de conclusion: «Nous sommes fiers de la presse nationale» comme il a également annoncé que le gouvernement s'emploie à rendre l'information aux journalistes plus accessible.