Mue - Les propriétaires d'organes de presse gagneraient à s'adapter à l'environnement économique national actuel afin de se maintenir. C'est ce qu'a indiqué hier samedi à Tizi Ouzou le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, lors d'une conférence de presse tenue en marge d'une visite de travail dans la wilaya. S'exprimant sur les difficultés financières rencontrées par certains médias, M. Kaouane a observé qu'un organe de presse est un «projet éditorial mais aussi un projet économique». «Un média n'est certes pas un produit purement commercial, mais il doit réaliser des chiffres et trouver des solutions alternatives», a-t-il soutenu, tout en espérant que les professionnels de la presse auront un «sursaut de lucidité» pour faire leurs bilans et penser à un nouveau format qui s'adapterait à la conjoncture économique et à l'évolution de la scène médiatique.Le ministre de la Communication a observé qu'avec la démocratisation du pays et l'extension et l'accessibilité d'internent à haut débit, l'avenir est aux médias électroniques. Les éditeurs et journalistes des principaux titres sont très conscients de cette réalité, a-t-il dit. Il a rappelé que la presse nationale a bénéficié d'un soutien indirect de la part des pouvoirs publics. «Ce soutien qui est un fait et une réalité vérifiables par des chiffres disponibles, a même profité à certains titres privés qui ont pignon sur rue et qui, de temps en temps, brocardent les pouvoirs publics, alors qu'ils ont longtemps et grassement bénéficié de la manne financière publique.» M. Kaouane a souligné que son département est pour des relations «apaisées» et de partenariat avec la presse qui est, pour lui, un élément important et un partenaire privilégié. Il a fait savoir qu'une soixantaine de journaux ont cessé de paraître depuis 2014. Toutefois, durant cette même période une trentaine de nouveaux titres ont été créés, a-t-il relevé, en indiquant que le paysage médiatique algérien reste «l'un des plus riches du monde avec plus de 150 titres, ce qui est exceptionnel». Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a instruit hier samedi le gouvernement à l'effet d'accélérer la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) et son activation aux côtés de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV). Dans le même contexte, le président de la République a demandé au gouvernement d'activer, dès 2018, le Fonds public d'aide à la presse écrite.