plusieurs ouvrages dont des nouveautés des plus intéressantes sont exposés. Les éditions Média-Plus de Constantine sont présents au Sila 2017 avec plusieurs ouvrages dont des nouveautés des plus intéressantes. On citera Lettres à Abel de Maï-Do Hamusultane (120 pages, 700 DA). Un roman poignant et attendrissant sur l'amour sans bornes d'une mère pour son fils! Une femme écrivaine et cinéaste; un petit garçon de 3 ou 4 ans. Le père? Une belle histoire d'amour, entre France et Maroc, puis la séparation, et la garde de l'enfant de moins en moins confiée à la mère, au travers d'expertises psychologiques suspectes. Tout au long d'une année, de l'automne à l'été, la maman écrit à son enfant. Des lettres? Plutôt un dialogue avec l'absent, dialogue en fait avec soi-même, une remémoration de son vécu de femme-mère à la fois heureuse et délaissée, rejetée par les siens et la société. Sur fond de voyages entre Paris et Tanger, voire même Marrakech et l'Iran. Un roman poignant et attendrissant sur l'amour sans bornes d'une mère pour son fils. Maï-Do Hamisultane, romancière et psychiatre, d'ascendance à la fois chinoise, vietnamienne et marocaine, fut lauréate du prix Sofitel Tour blanche pour son second roman, Santo Sospir (La Cheminante, 2015). Coauteur de l'ouvrage collectif Voix d'auteurs du Maroc: recueil de contributions de 30 écrivains marocains (Marsam, Rabat, 2016). Le second livre est Sonia, le calvaire au féminin de Yasmina Gharbi-Mechakra (320 pages. 1 000 DA). Ce livre, fait savoir l'auteur, est un hommage à toutes les femmes qui ont fréquenté le centre d'écoute Nedjma. Celles qui sont venues pour «vider leur sac» parce qu'elles n'en pouvaient plus. Celles dont la patience a atteint les limites. Celles qui ont franchi le pas de venir au centre pour ne pas tout abandonner et quitter leur foyer. Ce n'est que la transposition d'histoires vécues pour tenter de faire toucher du doigt à tous les négateurs, la réalité de la violence faite aux femmes et aux filles. Les négateurs pensent que les femmes veulent «tous les droits» et ils ont peur pour leurs droits. Or, cette prétendue «expansion» des femmes n'est qu'un acte de survie, une voix qui veut exister, être reconnue comme différente, mais respectée. C'est en tout cas, un des résultats auxquels on parvient quand on a écouté une femme en détresse, fait savoir l'auteur de la Grotte éclatée. Née à Meskiana, Yasmina Gharbi-Mechakra vit à Constantine où elle a fait ses études secondaires et enseigné le français pendant trente-quatre ans. Sonia, le calvaire au féminin est son deuxième roman. Enfin la troisième parution chez Media-Plus est L'islam d'Espagne au XVIe siècle résistances identitaires des morisques de Bernard Vincent (258 pages /1 200 DA). Entre 1609 et 1614, près de 300 000 sujets du roi d'Espagne ont été expulsés de la péninsule Ibérique. Ils étaient les descendants des musulmans contraints un siècle plus tôt à se convertir au christianisme pour échapper déjà à un exil forcé. Pendant presque cent ans ces nouveaux-chrétiens, appelés le plus souvent morisques, soucieux de demeurer sur leur terre et de conserver leur foi, même dans la clandestinité, ont été suspectés d'hérésie et d'intelligence avec les Ottomans ou les Barbaresques. Ils ont fait l'objet de politiques d'évangélisation, de discrimination et de répression qui ont provoqué des effets variés selon les lieux, les situations et les circonstances, de l'adhésion au christianisme à la rébellion ouverte. Il s'agit ici d'analyser comment dans ce cadre les morisques ont répondu à l'arsenal des mesures les concernant et ainsi cerner les identités construites par une minorité soumise à une vaste entreprise d'assimilation. Bernard Vincent est directeur d'études émérite de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a publié de nombreux travaux sur l'histoire du monde ibérique à l'époque moderne et sur celle des relations entre chrétienté et islam en milieu méditerranéen. Il a dirigé, avec Jocelyne Dakhlia, en 2011 l'ouvrage collectif Les musulmans dans l'histoire de l'Europe. Une intégration invisible, paru chez Albin Michel.