Le siège de la Seaal à Alger Le coût réel du mètre cube d'eau potable est de 60 DA, alors qu'il est cédé au prix subventionné de 20 DA/m3. Une hausse de la tarification de l'eau potable n'est pas exclue à l'avenir, a déclaré samedi dernier à Bouira le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors d'un point de presse tenu en marge de sa visite dans la wilaya où il a inauguré une série de projets relevant de son secteur. «Une hausse du prix du mètre cube (d'eau potable) n'est pas exclue dans les mois à venir. Le citoyen doit savoir que ce prix est subventionné par l'Etat pour que l'eau soit vendue au citoyen à un prix symbolique qui est de 20 dinars actuellement, mais le coût réel du mètre cube d'eau potable évalué par l'Algérienne des eaux (ADE) est de 60 dinars/m3», a soutenu Necib qui a saisi cette occasion pour souligner l'ampleur des projets engagés par l'Etat dans le secteur en vue de satisfaire les besoins de toutes les communes du pays. Il dira que le gouvernement allait consacrer, en 2018, une enveloppe de 100 milliards/DA dans le cadre des programmes communaux de développement (PCD), dont la priorité absolue est de booster le renouveau rural, par le biais d'une série de projets, dont notamment l'alimentation en eau potable, a expliqué le ministre. Ce budget de 100 milliards/DA est trois fois plus important comparé aux années précédentes, a-t-il ajouté, précisant que son département avait déjà entamé les préparatifs pour la prise en charge des 22 wilayas du pays souffrant des perturbations dans l'alimentation en eau potable. Il a assuré qu' «il n'y a pas de crise en matière d'eau potable en Algérie, mais on peut parler de perturbations dans l'alimentation», a-t-il reconnu avec nuance. Il a précisé qu'il est «vrai que 22 wilayas du pays connaissent ce problème. Nous avons déjà entamé le travail pour prendre en charge leur préoccupation en matière d'alimentation avant l'été prochain». Pour la wilaya de Bouira, Necib a affirmé que les efforts se poursuivent de façon à combler toutes les carences et assurer une alimentation régulière et quotidienne pour toutes les communes avant l'été 2018. «Ceci est notre défi», a-t-il martelé en ajoutant qu'il y a «aussi la gestion qui doit être adaptée aux nouvelles technologies afin de rationaliser la consommation et d'éviter le gaspillage de ce produit vital» a-t-il insisté. «Les barrages sont actuellement dotés de ce système (nouvelles technologies) qui nous permet de savoir à distance le volume emmagasiné au niveau national et prévenir toute éventuelle crise ou menace de manque d'eau et prendre ainsi les mesures nécessaires qui s'imposent», a-t-il fait savoir. Le ministre a mis l'accent sur la nécessité de faire bénéficier les agglomérations secondaires et rurales du passage des grands transferts des eaux des deux barrages Koudiet Acerdoune et celui de Tilesdit. «Dans tout passage des grands transferts, il faut redéployer la ressource en eau vers les agglomérations secondaires et rurales», a-t-il insisté. Au sujet du manque de pluviométrie enregistrée ces dernières années, le ministre s'est dit toutefois confiant quant à la quantité de la ressource en eau dont dispose l'Algérie surtout la wilaya de Bouira avec ses deux grands barrages (Tilesdit et Koudiet Acerdoune), tout en précisant que le taux de remplissage de ces barrages au niveau national était de l'ordre de 51%, un pourcentage qu'il juge «considérable pouvant nous mettre à l'abri de toute crise». Pour soulager le barrage de Koudiet Acerdoune qui alimente actuellement les wilayas d'Alger, Tizi Ouzou, Médéa, Msila et Bouira, le ministre Necib a annoncé la réalisation prochaine d'une station de dessalement de l'eau de mer à Zéralda (ouest d'Alger). «Avec cette future station, nous allons soulager Koudiet Acerdoune qui connaît une forte demande en matière d'eau potable», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le ministre a appelé à confier la gestion de l'eau potable, à travers les communes du pays, à l'Algérienne des eaux (ADE). Le nombre de communes concernées par cette démarche est de 567 dont huit à Bouira, a détaillé le ministre.