Les APC de Kabylie seront dissoutes incessamment. C'est ce qu'a déclaré avant-hier Bélaïd Abrika sur Berbère TV. Invité d'une émission de cette chaîne de télévision, le porte-parole de la délégation des archs en dialogue avec le gouvernement a abordé cette question sans complexe et semblait sûr de ce qu'il avançait. Sa déclaration rejoint d'ailleurs celle du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem qui a annoncé la promulgation d'un décret présidentiel portant dissolution des APC de Kabylie dans le courant de la première quizaine du mois de juillet. Questionné sur le dialogue et la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, Abrika a fait montre d'une grande disponibilité et n'a usé d'aucun faux-fuyant dans ses réponses. Ainsi, il a confirmé le principe de la constitutionnalisation de tamazight sans référendum, assurant que la démarche a été acceptée par les pouvoirs publics et il ne reste qu'à réunir les conditions techniques et juridiques pour rendre officielle la langue amazighe. Il semble, à travers les propos du délégué des archs, qu'une parfaite convergence de vues s'est établie entre ses camarades et leur vis-à-vis du gouvernement, sur cette question. En tout cas, l'homme donnait l'impression d'être à l'aise et avait une grande maîtrise de son sujet, notamment sur la question de la présence de la gendarmerie en Kabylie, dont le départ, selon lui, n'est point négociable. A en croire Abrika, ce corps de sécurité peut très bien être remplacé par des brigades de police de proximité, à même de rétablir l'ordre. Quant aux victimes du Printemps noir, le porte-parole des archs a lourdement insisté sur leur indemnisation, ainsi que leur dotation d'un statut spécifique, afin que leur martyre pour la citoyenneté et la démocratie puisse servir d'exemple à l'Algérie de demain. Bélaïd Abrika, qui a réussi une belle prestation télévisuelle, a également abordé la question du plan socio-économique spécial Kabylie, dont il a rappelé la nécessité pour sortir la région de la crise économique qu'elle traverse depuis des années. Un plan, du reste national, va être bientôt lancé et où la Kabylie aura sa part. Interlocuteurs vraisemblablement très sérieux du gouvernement, les archs, a indiqué Abrika, ont abordé avec les représentants de l'Etat, le nécessaire retour au week-end universel, pour des considérations essentiellement économiques. A ce propos, Bélaïd Abrika dira que les deux parties sont tombées d'accord sur le principe, pour le grand bénéfice de l'économie. Il reste, selon lui, à régler quelques questions techniques, à savoir l'aménagement d'une plage horaire, le vendredi, pour permettre aux fidèles de faire la prière. Cela dit, il est entendu que l'annonce de l'établissement du week-end universel interviendra tôt ou tard, a révélé Abrika.