La sittelle de Kabylie fait partie intégrante des 32 espèces d'oiseaux protégés. Depuis plusieurs années, les feux de forêts ont toujours fait l'actualité avec leur lot de dégâts. Les flammes ont dévasté des centaines de milliers d'hectares de forêts et d'espaces agricoles. Les dégâts ont touché essentiellement l'arboriculture et l'élevage animalier. Les incendies ont même cause des dégâts humains comme à Aït Yahia Moussa, l'année passée et Tigzirt aussi. Mais ce dont on n'a jamais parlé, c'est un être vivant qui risque de disparaître à cause de ces incendies qui dévastent le massif forestier de toute la région. La sittelle de Kabylie est en danger! Cet oiseau endémique à la Kabylie se trouve, chaque été encerclé par les feux, mais dans l'indifférence totale. A moins qu'une individualité ne s'en préoccupe sans se faire connaître ou lancer des SOS. En tout état de cause, en l'absence d'études, hormis celles effectuées par celui qui l'a découverte en 1975, l'ornithologue belge, Jean-Paul Ledant. Jusqu'à présent, aucun organisme ne s'est concrètement manifesté pour lancer l'alarme bien que toutes les conditions soient réunies pour son extinction. La sittelle de Kabylie est, à elle seule, un patrimoine. Protégé par le caractère inaccessible des monts de Kabylie qui dépassent les 1000 m, cet oiseau qui est en fait le seul oiseau endémique d'Algérie est aujourd'hui menacé de toutes parts par les incendies engendrés surtout par l'activité humaine. Ces mêmes incendies qui ont grandement réduit le patrimoine local en arbres ne laissant qu'une cédraie uniforme, ainsi que les activités d'élevage bovin qui empêchent la régénération du couvert végétal du sous-bois. Pourtant, la sittelle de Kabylie trouve dans ces microclimats favorables, tout ce qu'il lui faut pour vivre. Ce qui ne doit plus être le cas à présent dans les monts Babor qui s'étendent sur les wilayas de Sétif, Bejaïa et Bordj Bou Arréridj. On estime sa démographie à quelque 1000 oiseaux dont 80 couples vivant à l'intérieur du parc Taza, les monts de Guerrouch, Tamentout et Djemila à Sétif. Ces statistiques faites, il y a plusieurs années, ne prennent pas en considération les changements climatiques, les feux de forêts et leur impact sur les conditions de vie de cet oiseau. Pourtant, en théorie, cette race est juridiquement protégée par l'Etat algérien. La sittelle de Kabylie fait partie intégrante des 32 espèces d'oiseaux protégés par le décret N° 83-509 du 20 août 1983 réglementant la protection des espèces animales non domestiques. Au niveau international, la sittelle de Kabylie est protégée depuis 1995 suite aux efforts monumentaux consentis par the Council of Bird Préservation qui est devenu par la suite Bird Life International qui n'a pas cessé depuis 1980 de demander au gouvernement fédéral américain de joindre la liste de 60 espèces à protéger dont la sittelle de Kabylie. Les lois ne suffisent pas devant l'indifférence. C'est pourquoi, il est plus que jamais urgent de s'intéresser à cet oiseau oublié entre les flammes des incendies et les griffes de l'indifférence.