La nouvelle équipe de la DTN Il faut remarquer d'emblée que le projet ainsi présenté par les «techniciens locaux» est vraiment ambitieux, mais c'est surtout sa pratique sur le terrain qui constituera le véritable défi de ce groupe réuni autour du DTN Rabah Saâdane. L'ensemble des membres de la direction technique nationale (DTN), présidée par Rabah Saâdane ont participé à un point de presse riche en débat avant-hier au Centre technique de Sidi Moussa, où il a été question en premier lieu du programme de cette «colonne vertébrale» du football algérien. De la sélection A Ensuite, il faut relever que l'un des principaux points d'appui de la DTN est de donner la priorité au joueur local pour constituer la sélection algérienne «A», actuellement dirigée par le trio Madjer-Ighil-Menad. De là à évoquer les joueurs expatriés le pas est vite franchi. Ainsi, Rabah Saâdane a annoncé d'abord qu'«on ne fait pas de différence entre un joueur local et un joueur expatrié». Mais, juste après il a essayé de justifier les deux critères de sélection a annoncés par la FAF sur son compte twitter en déclarant qu'on ne cherche pas des joueurs qui ne sont pas motivés pour représenter l'Algérie avant d'annoncer qu'«on a déjà des joueurs binationaux qui veulent intégrer les U21. Nous allons d'abord procéder à un listing complet et voir par la suite ceux qui peuvent intéresser les sélections nationales». De plus, Saâdane avoue être «touché d'entendre dire que des joueurs binationaux ne jouent pas avec le coeur. «Si, confirme-t-il «sinon, pourquoi sont-ils alors venus en sélection?...». Quant à la relation entre la DTN et plus particulièrement Saâdane et le staff technique des Verts, Madjer, le sélectionneur en chef, Saâdane laisse croire qu'«il y a une très bonne entente entre moi et Madjer et on est en contact permanent. Et il sait qu'il peut compter sur moi s'il me consulte» encore faut-il savoir que Saâdane est également officiellement «conseiller technique de Madjer». Par ailleurs, Saâdane n'a pas omis de signaler que la France s'est mieux organisée de façon à ce qu'elle ne forme pas des joueurs pour nous les donner comme ça facilement». Quant au cas du jeune Aouar, le DTN a précisé qu'«il est intéressant mais je crains que cela ne devienne un nouveau cas Fekir», avant de trancher définitivement qu'«on ne va plus pour convaincre les joueurs binationaux à venir en sélection algérienne». De la formation des jeunes Le DTN a fait le constat suivant: «Durant des années, on a négligé la formation des jeunes en nous focalisant surtout sur la sélection A». Nous avons eu beaucoup de réunions avec le président de la FAF et des ligues et des techniciens pour faire le bilan quantitatif et qualitatif de la formation des jeunes afin d'appliquer notre programme à court, moyen et long terme», indique Saâdane qui reconnaît que l'«ancienne DTN a fait du bon travail surtout en matière de formation d'entraîneurs avec des stages FAF et CAF. Nos programmes annuels sont tracés et le travail est déjà lancé sur le terrain. Nos voisins, remarque aussi Saâdane sont très en avance sur nous en matière de formation, on va donc essayer de rattraper le retard tout en évitant les erreurs du passé. Le football algérien traverse une crise et les clubs doivent nous aider à former les jeunes. Et s'ils ne veulent pas, ce n'est pas notre travail de les obliger à le faire», lance le DTN. Pour le moment, on va se déplacer sur l'ensemble du territoire pour faire le bilan y compris pour les centres de formations déjà prêts et ceux prévus pour former les jeunes joueurs. Quant aux critères de sélections, «ils seront évalués par des techniciens suivant des paramètres définis» ajoute-t-il. Par la suite, son adjoint à la DTN, Abdelkrim Benaouda effectue une présentation par datashow du programme de la DTN, en précisant les objectifs de chaque sélection nationale en indiquant, d'ailleurs que le projet phare de la DTN est de créer une Ligue nationale de football des jeunes». Les interventions du DEN Pour sa part, le directeur des Equipes nationales (DEN), Boualem Charef annonce qu'à travers ce projet ambitieux «notre objectif est d'aller régulièrement au Mondial et être dans le carré à l'échelle africaine. Mais, précise-t-il en insistant qu'il faut nous laisser du temps, car former un joueur nécessite une dizaine d'années. De plus, acceptant de donner quelques éclaircissements sur le programme de son département, Charef annonce également «une philosophie de jeu généralisée à toutes les sélections. Et cela passe par la formation sur les systèmes de jeu, les éléments tactiques et techniques, sans oublier l'aspect psychologique du joueur pour qu'il soit apte à éviter toute pression des matchs, du public, de la presse, des adversaires et de la compétition en elle-même. La formation est spécifique à chaque catégorie d'âge. Critères de choix des sélectionneurs Quant aux critères de choix des sélectionneurs des jeunes catégories, le DEN inique qu'il y a la maîtrise méthodologique, la spécialité d'âge, la compétence pédagogique, l'engagement, la passion et surtout la patience. On ne forme pas un joueur en 1 ou 2 années et on ne va pas régler tous les problèmes du football en 2 ou 3 ans», explique-t-il. A la critique de retrouver un sélectionneur qui n'a pas exercé en club, Charef répond en citant le sélectionneur allemand Klose. «Si c'est Klose c'est bon pour les étrangers et si c'est un Algérien qui fait de même, ce n'est pas bon! «s'exclame-t-il avant d'aller directement au sujet en annonçant que: «Achiou, il n'est pas sélectionneur en chef, il est l'adjoint de l'adjoint, ceci d'une part, d'autre part, argumente Charef: «Achiou est détenteur d'un 2e degré, il a un excellent niveau de formation, il a un très bon quotidien intellectuel et il comprend bien le football. On lui donne donc sa chance», a conclu Charef sur ce cas. Dans ce même ordre d'idées, il y a lieu de noter l'intervention du directeur de la formation au sein de la DTN, à savoir Ameur Chafik qui a annoncé pour sa part que «désormais, il n'y aura plus de dérogation pour les entraîneurs ne possédant pas de diplôme requis. Par ailleurs, Charef annonce que le travail se fait en groupe, en citant l'exemple du dernier stage des U21 en indiquant que lors de celui-ci, le sélectionneur des U17 a assisté à cette préparation, une manière comme une autre, d'être tous responsables et ce n'est que la catégorie d'âge qui nous différence». De plus, le DEN n'a pas omis de signaler qu'on donne une importance capitale au côté psychologique et la FAF devrait donc recruter des psychologues pour bien préparer les joueurs et les orienter durant le cursus de passage d'une catégorie à une autre. Du football féminin Le responsable du département du football féminin, Azzedine Chih, annonce de son côté, qu'il a eu à constater qu'on est un modèle de progression du football féminin au sein de la FIFA. Cela s'est passé en 2011 lors d'un symposium. Quant à la présidente de la commission du football féminin, au sein de la FAF, elle indique que l'instance fédérale soutient cette catégorie avec la décision du Bureau fédéral d'il y a deux mois, acceptant la prise en charge des 16 clubs de la Ligue 1 et les deux groupes de la Ligue 2 en matière d'hébergement, restauration, et transport. La nouvelle démarche est d'avoir un championnat national des U20 et U17 avec les seniors. On compte aussi sur les écoles de football à moyen terme, annonce-ton du côté du football féminin. D'ailleurs, la DTN a bien annoncé que désormais on ne ferait plus les mêmes erreurs passées en mettant en veilleuse toute sélection des jeunes ayant raté une compétition. Il faut assurer la progression et la continuité. Reste enfin à retenir ce qui attend la DTN et ses départements en pratique sur le terrain, car entre la théorie et la pratique la difficulté est souvent synonyme de blocage...