La ville de Béjaïa a encore une fois été secouée hier, par une manifestation de rue, oeuvre du Cnapeste qui persiste dans sa pression sur la tutelle, afin d'accéder à l'ensemble de ses revendications. La commission ministérielle dépêchée d'Alger a dû travailler sous pression avec les représentants de la direction de l'éducation, ceux du contrôle financier et de la Fonction publique. Pendant ce temps, la grève boucle sa deuxième semaine et la compromission des examens du 1er trimestre se précise chaque jour plus. On parle déjà de l'annulation des examens du premier trimestre dans les trois paliers de l'enseignement (primaire, moyen et secondaire) dans la wilaya de Béjaïa et leur report à une date ultérieure. Hier, lors du rassemblement de protestation devant le siège de la direction de l'éducation, le Cnapeste s'est montré plus que jamais déterminé à poursuivre son mouvement jusqu'à satisfaction pleine et entière de sa plate-forme de revendications. Si le mot d'ordre de grève se maintenait, le report de ces examens aura bel et bien lieu. Le calendrier des examens trimestriels, établi par le ministère de l'Education nationale est déjà compromis, notamment pour les cycles moyen et secondaire, qui devaient se dérouler du 3 au 7 décembre courant. Quant au 1er palier (primaire,) les examens sont programmés du 10 au 14 décembre. «Tant que nous n'avons pas obtenu satisfaction de nos revendications, la grève illimitée va continuer. Il y a plus de 2000 dossiers bloqués au niveau du contrôleur financier (CF) concernant les promotions et la régularisation financière des enseignants», a affirmé Slimane Zenati, coordinateur de wilaya du Cnapeste, accusant directement les pouvoirs publics qui ne font rien pour éviter le pourrissement de la situation. «Le wali de Béjaïa gagnerait à convoquer en urgence cette réunion promise entre les directions de la Fonction publique, de l'éducation, des domaines et le CF, ainsi que des représentants du Cnapeste, en tant qu'observateurs», souligne Simane Zenati, qui exige l'implication de toutes ces parties pour un règlement définitif de toutes les situations et les dossiers en souffrance, dont l'assainissement du dossier des logements d'astreinte et de fonction, la prise en charge financière des stagiaires et des contractuels, la régularisation des promotions et des nouvelles catégories...etc. Cependant, cette grève n'est pas du goût des associations de parents d'élèves qui dénoncent «une prise en otage de la scolarité de leurs enfants». Par ailleurs, les étudiants de l'université Abderrahmane-Mira qui devaient marcher hier, pour tamazighth ont dû surseoir à leur mouvement. Après les deux assemblées générales tenues hier et avant-hier aux campus de Aboudaou et Targua Ouzemour, les étudiants ont décidé de maintenir le blocage des deux campus pour la semaine. Un appel a été lancé à la société civile et aux lycéens de toute la wilaya de Béjaïa pour rejoindre la marche qui sera organisée le lundi 11 décembre à partir de 20 heures du campus Targa Ouzemour vers la placette Saïd Mekbel.